The political beginnings of Kentucky. A narrative of public events bearing on the history of that state up to the time of its admission into the American Union, Part 18

Author: Brown, John Mason, 1837-1890
Publication date: 1889
Publisher: Louisville, J. P. Morton and Co.
Number of Pages: 542


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Par un acte solemnel du corps legislatif de la Virginie, le pais de Kentucky doit etre reconnu au premier de Septembre, 1787, etat souverain et independent, et membre de la grande confederation. Le pais de Franklin sur les derriere de la Caroline du Nord jouissoit deja de cet honneur il ya deux ans, mais leur position desadvantageuse pour le commerce ne leur permettant pas d'y etablir un revenu public, ils se sont derechef unis a l'etat primitif, en attendant des circonstances plus favorables. La population du Cum- berland n'est pas encore assez nombreuse pour y former un gouvernement separe, mais il ne lui faut que deux ans pour etre tres respectable. Les emigrants sur les derrieres de la Georgie viennent de conclure avec les Creeks un traite tres advantageux, qui va leur permettre de s'etendre dans l'Ouest. Il ne manque a touts ses peuplades, qu'un com- merce libre, et la seule voie par laquelle elle puissent le faire, est par le Missisippi. Leurs terres, convenables pour toutes sortes de cultures, sont surtout singulierement pro- pres a produire le chanvre, le lin et le tabac. Nos recoltes dans ce dernier article sont a present bornees a la consommation interieure et a des faibles exportations sur le Wabashe et aux Illinois. Circonscrits comme nous le sommes, sans commerce exterieur, sans debouche pour nos denrees, notre prosperite presente, notre grandeur future, l'ac- croissement de notre population, l'extension de notre industrie, l'appreciation de nos terres, notre importance comme cultivateurs, comme negociants, comme corps politique, tout depend de savoir si nous jouirons d'un bienfait de la nature, ou si elle aura vaine- ment creuse aupres de nous un des plus beaux canaux de communication, avec tous les peuples de l'univers. Le Congre avoit charge ses agents a la Cour d'Espagne d'y sou- tenir sa dignite et maintenir nos droits. Quelques difficultes relatives aux demarcations du territoire, ou, peut etre, le plan de nons amuser, ont fait transferrer les negociations a New York. Quelques fussent a cet egard les intentions de la Cour de Madrid, un danger plus a craindre que ce refus, a ete sur le point d'aneantir nos esperances. La


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politique sourde et partiale de quelques etats politique dont il serait trop long de devel- oper ici les principes et les projets, se fortifiant de la terreur d'une desertion generale, a presque fait le Congre tomber dans le piege qu'ils lui avaient tendu. On a fait circuler un papier insidieux, contenant la proposition d'abandonner pour vingt-cinq ans nos pretensions sur la navigation du Missisippi, au moyen de quoi le pais de l' est auroit un commerce libre avec l'Espagne. La Virginie et le Maryland viennent tout recemment de proscrire l'idee d'un pareil traite comme derogatoire a l'honneur des Etats Unis, et destructif des principes de la confederation, dont l'influence doit se repandre sur toutes les parties de l'Union sans exception, en preference d'aucune, et l'exemple respectable de ces deux Etats a etait suivi par la majorite des autres auxquelles ils donnent si belle lecon de desinteressement, car leur commerce de tabac doit etre vive- ment affecte si la mer est ouverte a des contrees qui produisent dans la meme etendue de terrain trois fois autant des plantes mieux nourries, et generalement reconnues comme superieures en qualite. Au reste, de quelque maniere que notre commerce rompe les entraves qui l'asservissent maintenant, la revolution qui la rendra libre ne peut plus etre fort eloignee. Quand une faible digue s'oppose au cours impetieux d'un torrent qui grossit toujours, il faut ouvrir l'ecluse ou que la digue soit emportee. On ne doit nous considerer comme des Colonies encore au berceau, nous acquerons tous les jours de nouvelles forces, et nous les connoissons. La nature a prodigne ici toutes les rich- esses de sa fecondite pour faire equilibre contre l'attrait qui auroit pu fixer les hommes aux bords de la mer, et la commodite de la navigation d'un grand fleuve a determine la balance en notre faveur. Nous ne sommes plus une petite societe d'aventuriers qui vont s'isoler dans un coin de l'univers ; nous avons pris place parmi les nations. Nos voisins quittent par milliers leurs montagnes et leurs sables, pour venir se fixer dans nos plaines, le reste de l'Amerique se depeuple pour nous enrichir des ses pertes. Bientot nous allons attirer sur le Missisippi les regards de l'Europe, accoutumes a s'arretter aux rivages de l'Atlantique. En vain une politique jalouse voudroit y mettre obstacle autant vaudroit defendre a la flamme de monter, a la pierre de descendre. Tel est le langage universel que l'on tient, non seulement a l'Ouest des Apalaches, mais dans toute l'Amerique. Je ne fais que vous repeter ce que j'entends, et que vous avez pu entendre tous les jours. S'il y a en effet quelques principes clairs dans le calcul des probabili- tees, il ne faut qu'un coup d'œuil les appercevoir, qu'une region ausi eminenment favor- isee de la nature, doit bientot, entre les mains du peuple le plus actif que l'on connoisse, le plus amateur de l'agriculture et qui l'entend le mieux, former une masse d'hommes et des productions capables de renverser toutes les barrieres. On peut presumer que ce n'est pas tant une vaine chicane pour vingt lieues de territoire, qui cause la jalousie de l'Espagne, que la crainte de voir des voisins dangereux passer le Missisippi et s' em- parer de ses possessions de l'Ouest. Elle peut craindre qu'ils ne ce repandent dans les plaines superbes qui s'etendent jusqu'au Nouveau Mexique, qu'ils ne lui enlevent la riche traite du Missouri, que peut etre leurs avidite et leurs besoins ne les poussent un jour jusqu' a ses mines. Mais le systeme de leur foucher le Missisippi est il bien propre a prevenir ces malheurs. Si un homme cherche a preserver ses champs situees sur les bords d' un ruisseau pret a se deborder, vondra-t'-il s'obstiner a son embouchure ? N'en previendra-t'-il pas au contraire l'engorgement en lui facilitant un recours ? N'est-ce pas sur la rive, qui borde ses moissons qu'il elevera des digues ? J'oserai avancer que


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l'Espagne devroit faire le sacrifice peu important du territoire qu'on lui demande, ren- dre libre la navigation du fleuve, ouvrir son port a nos marchands, encourager notre commerce, et alors le produit de ses douanes a la Nouvelles Orleans lui rendroit plus que tout le reste de la Louisianne. Les Americains, qui auroient interet a bien vivre avec elle respecteroient ses possessions de l'Ouest, et pour les mettre hors d'insulte, il faudroit qu'elle y animat parmi ses sujets, l'amour de l'agriculture, du commerce, des arts, seuls moyens d'y former une population capable de servir de barriere entre une nation entre- prenante et ses mines. J'ai dit ce qu'il faudroit que l'Espagne fit, et ce que je sais bien quelle ne fera pas. Dans cet ordre des choses couroit-on un risque de se tromper en pensant que la Louisianne peut redevenir un objet serieux d'attention pour la France ? Le sort de ce beau pais sous le gouvernement Francois a ete assez remarqua- ble. L'indifference qui l'a fait sacrifier a une puissance etrangere n'est nee que de l'opinion trop brilliante que la nation en avoit concise dans les premieres tentatives d'etablissements. On le croyoit rempli des mines d'or et d'argent, et quand cet erreur disparite on a cru qu'il n'etoit plus bon a rien. La compagnie d'Occident avoit exalte toutes les imaginations, par l'esperance des profits immenses, qu'elles devroient faire sur son commerce de pelleteries. Mais la vraie richesse de ces vastes et delici- euses contrees ne s'etoit attire un seul regard. Tous les etablissements faits sur le Missisippi avoient pour but unique le commerce. L'agriculture y a toujours ete, et y reste encore dans un etat d'avillissement, qui doit faire genir tout homme ami de l'humanite. Les habitants de cinq villages d'Illinois foulent avec dedain le plus riche terrain de l'univers, et c'est de nous- qu'ils recoivent tous les besoins de la vie. A la vue de leurs culture on hesite a determiner lequel de ces deux sentiments ils meritent le plus, l'indignation ou le mepris. Les Francois ni les Espagnols n'ont jamais defriche un arpent de terre au Natches. Et les Americains sous le gouvernement des derniers y ont aujourdhui trois mille fermes de quatre cents arpents chacune, lesquelles fournis- sent la majeure partie de consommation de la Nouvelle-Orleans. A quelque distance du Missisippi et sur les branches navigables de ce fleuve les Mathelocks, les Apalousees; les Attacapas, ne font que languir sans augmenter, malgre qu'elles soient au centre d'une plaine de cent cinquante miles de profondeur sur six cents de front, melangee uniforme- ment des prairies naturelles fort etendues, des forets et des terres labourables, dont la richesse egale peut etre tout ce qu'il y a sur le globe. Les causes de cette lethargie sont assez apparentes. Je suis convaincu que la Louisianne est tres a charge de l'Es- pagne, et qu'elle n'en retire pas a beaucoup pres ce qui lui en coute pour les frais de Gouvernement, et pour les differentes garrisons qu'elle y entretient. Si elle y attache quelque importance ce n'est peut etre que parce qu'elle la regarde comme un boule- vard pour ses possessions dans le Nouveaux Mexique. Mais assurement elle se fait illu- sion a cet egard. Je ne saurois me refuser a l'idee qu'il pourroit et devroit lui convenir, d'abandonner absolument l'une et l'autre rive du Missisippi, et de reculer ses frontieres jusque aux montagnes, pourvu qu'elle fut assuree que les Americains ne passeroient pas ce fleuve. Le moyen qui nous paroit devoir le plus indubitablement remplir cet objet et qui seroit le plus agreable a l'Amerique, c'est que l'Espagne retrocede a la France ces anciennes possessions dans la Louisianne, et que celle-ci s'engage vis-a-vis de la premiere a ne jamais permettre qu'aucune autre puissance forme des etablisse- ments a l'Ouest du Missisippi. Et qu'on ne crois pas qu'il sera besoin d'une grande


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force pour faire observer cet arrangement. Si les Americains decouvrent qu'on est deter- mine a leurs oter toutes esperances de faire leur commerce, on doit s'attendre sans doute que le ressentiment et le desespoir les porteront a des actes de violence ; si au contraire on leur offre des facilites, leur interet meme, le plus grand de tous les interets, celui de leur existence commerciale, repond de leur fidelite a remplir les conditions du contrat qu'ils auront souscrit. En supposant meme, qu'un jour l'harmonie qui subsiste entre la France et les Etats Unis, vint a etre troublee par des evenements qu'une complica- tion des hazards politique peut amener, une pareille rupture ne pourroit jamais affecter les liaisons establis entre le pais de l'Ouest et la Nouvelle-Orleans. Pour s'en con- vaincre on n'a qu'a examiner avec un peu d'attention l'emplacement qu'ils occupent sur notre partie du Continent. Separes des treize Etats Unis par une chaine de hau- tes Montagnes qui interdit toute communication avec eux et avec l'ocean Atlantique n'ayant absolument aucun interet commun dans leur commerce maritime, dans leurs pecheries, dans les alliances qu'ils peuvent faire, ou les guerres qu'ils peuvent avoir, ne devant etre comme des Europeens que par le Golfe du Mexique. Les habitants de ces nouvelles regions voyent qu'il ne peut leur convenir de contribuer longtemps au support d'une confederation dont le succes ne contribuera rien a leur prosperite, dont les desastres ne peuvent etre senti par eux, qui ne peut les secourir dans leur danger, ni les aider dans leurs besoins. Ils voyent, que les interests des deux contrees ont comme leurs eaux un cour diametralement oppose. Ces deux grande sections de l'Amerique ne peuvent rester adherents l'une a l'autre. Elles serout habites par des hommes qui parlent la meme langue, mais ce ne sera pas longtemps le meme peuple. L'unite est rompue par les montgagnes. Ceux d'un deca cherchent un nouvel appui, et ils offrent a la puissance qui les accueillera, des avantages qui ne tarderont pas a effacer ceux que l'Amerique anjourdhui connue a pu promettre. On peut les embrasser d'un coup d'oeil des Apalaches aux Montagnes du Nouveau Mexique, et des lacs du Canada a l'embou- chure du Missisippi. Voila un zone du globe capable de contenir cinquante millions d'habitants, situee dans une plaine continue, renfermee dans la meme enceinte, dont toutes les parties ont entre elle une liaison intime, un point commun et indivisible de commerce, et de navigation. Peu d'annees vont y faire eclore une politique nouvelle et c'est une peuplade qu'on n'appercoit pas encore, qui en couve le germe. Elle a besoin d'un pro- tecteur, le premier qui lui tendra le bras aura fait la plus grande acquisition, que l'on puisse ambitioner dans le Nouveau Monde. Heureuse ma patrie si elle ne laisse pas echapper ce moment, un de ceux ne se presente pas deux fois. Mais que lusage en fera -t-elle? Maitresse de la Nouvelle-Orleans, si elle ferme son port a ses colonies, elle retardera leur aggrandissement, c'est-à-dire, qu'elle retiendra sur leur ancien sol plus- ieurs millions de consommateurs, qui y sont approvisionnes par toutes les nations de l'Europe. Au lieu que si elle leur permet de porter leur denrees a la Nouvelle-Orleans et d'en rapporter leur besoins d'ici elle fera seule la moitie du commerce du continent, et quand elle laissera a leur marchands la liberte d'aller ou ils voudroient, et de vendre et acheter ou bon leur sembleroit, elle auroit encore la meilleure part a ce traffic, et en tout evenement ses douanes rapporteraient toujours beaucoup. En adoptant une con- duite qui ne donne pas d'ombrage, en laissant a ses allies autant de liberte dans leur commerce que sa propre conservation peut permettre, la Nouvelle-Orleans ne tardera pas a devenir ce que la nature l'a destinee a etre un jour, la premiere ville commercante


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du monde. Rien ne porte a craindre que les Americains Occidentaux puissent desirer de changer cet ordre des choses. Leur interet ne doit pas leur en faire n'aitre l'envie, mais, s'ils l'avoient, une impuissance que tous les siecles ne sauraient vaincre ne leur en laissera jamais les moyens. Il faut une force navale pour s'emparer du Missisipi et as- surer un commerce libre par son embouchure. Tout cet immense pais n'a pas une autre sortie. Aucune de ses rivieres n'admet d'y construire de gros batiments ; nous ne sau- rions y avoir un seul batteau de force ; fussions nous jamais en etat de chasser de la Nouvelle-Orleans la puissance qui en serait maitresse, a quoi cela menera-t-il tant que nous ne pouvions sortir du fleuve ? Son embouchure est la clef de l'Occident. Nul ne peut la tourner qu'une puissance maritime. Loin donc que nous devions songer a rompre cette barriere aussi longtemps qu'elle servira a nous proteger, et non pas a nous tenir dans l'oppression. Nous ne saurions desirer rien de plus heureux que de le voir dans les mains d'un allie juste, modere et puissant, puisqu'il est evident qu'abandonne a nous meme nous devons etre eternellement dans l'impossibilité d'avoir une marine ca- pable de faire respecter notre pavillon dans le Golfe. Ceux qui connaissent l'homme ne seront pas arretes non plus par la consideration du genre turbulent, ambitieux, inquiet que l'on connait a ce peuple. Il apporte ces qualites d'Europe, mais ils ne sont pas in- delibles. Ce sont les guerres continuelles, les dissentions civiles de leur ancienne pa- trie, l'habitude de parcourir toutes les mers, de braver tous les elements, qui leurs ont donne de l'energie. Aucune de ces causes ne peut guere agir sur des cultivateur pai- sible que nul ennemi environne. Relegues dans l'interieure des terres, vivant dans une securite, trop peut opulent pour eprouver aucunes des passions violentes qui dechirent l'ame trop au dessus de la pauvrete pour ne pas aimer l'ordre, le repos et des jouis- sances tranquilles. Apres ce qui a ete dit ci-devant du peut d'avantage que le com- merce de France a retire de ses liaisons avec l'Amerique Septentrionale on pourra etre tenter de conclure que le pais occidental ne promet rien de plus flatteur. Le moindre degre de reflection, eclaircie par la connoissance la plus superficielle du local, suffira pour demontrer la faussete d'un pareil analogue. Au rivage de la mer les marchands Francois sont en concurrence avec toute l'Europe, dans le Missisippi il depend d'eux de rendre leur monopole aussi exclusif qu'ils le voudront, quoique s'ils sont sages, ils s'en garderont bien. Le tabac est presque le seul article de valeur qu'ils puissent tirer de l'Est, et les autre nations viennent comme eux le chercher directement. Des que le Mis- sisippi sera ouvert la culture de cette plante cessera dans les deux Etats qui la pro- duisent oujourd'hui, et les negociants Francois deviendront les fournissants de l'Europe, outre cet avantage les pais occidentaux leur fourniront encore trois excellents produits, dans la plus grande abondance : le chanvre, le lin et la laine. La ils ont a combattre l'empire de l'habitude, la force des anciennes connexions, la superiorite de l'air, les col- lisions de l'industrie. Ici ils regneront sur le gout meme, ils n'auront rien a craindre de la rivalite. Quand les Anglais rempliroient des marchandises les postes voisines, qu'ils occupent sur les lacs, ce seroit sans espoir de les vendre. Car aucune des denrees de cette contree n'est de nature a supporter les frais enormes qu'occasioneroit le trans- port par des rivieres qu'il faut remonter si loin outre plusieurs postage par terre. En reprenant possession de la Louisiane la France y retrouvera trente mille de ses anciens sujets, qui lui sont toujours attaches, et pour qui ce jour sera le plus beau de leur vie. Ce nombre sera bientot augmente de tous les Francois du Wabash et de cette multitude


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des Canadiens qui pour s'etre declares trop ouvertement en faveur des Americains pen- dant la derniere guerre se voyent aujourd'hui sans patrie. Ces peuples naturellement laborieux mais aneantis par le decouragement emuleront bientot leur voisins, a l'ex- emple de qui ils devront le gout et la connoissance des details des actes paisibles, qui font la richesse des Etats. C'est principalement vers la culture des terres qu'il faudra diriger. Le commerce avec les sauvages n'a que trop d'attrait pour eux, ils y ont plus besoin de frein que de l'aiguillon. Mais de toutes les cultures dont cette colonie est susceptible, celle qui seroit en meme temps plus profitable aux colons, et plus avanta- geux a la mere patrie serait l'education des troupeaux, pourvu qu'on s'attache et qu'on reussit a y avoir des laines assez belles pour valoir la peine d'etre exportees ; et je crois qu'on pourroit y esperer un succes complet. S'il est impossible de conjecturer juste sur ce point avant l'experience, il est du moins hors du doute que la colonie peut les four- nir a tres bas prix, puisqu'elle peut sans frais multiplier a l'infini les bergeries sur un territoire de plus de dix mille lieues quarres, qui n'est qu'une prairie continuelle.


Endorsed : In Lord Dorchester's Dup'l. No. 112. Secret. 7th of June, 1789.


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No. VIII.


[SEE TEXT, PAGE 190.]


ENCLOSURE FROM DORCHESTER TO SYDNEY, 27th August, 1789. (From Canadian Archives, Colonial Office Records, Series Q, Vol. XLII, p. 83.)


OBSERVATIONS UPON THE COLONY OF KENTUCKY.


Louisville is a town opposite to the falls of the Ohio, upon the south shore, very handsomely situated, containing about two hundred houses, and in the vicinity of the place are quarries of rough marble of an excellent quality for building.


On the opposite side of the river, at the foot of the falls, stands Clarksville, a small town.


From the falls to the confluence of the Ohio with the Mississippi, upwards of four hundred miles, the current is gentle and the winds, during the summer months, south or southwesterly, so that vessels of considerable burthen can and will in future sail up to the foot of the falls. At this place is already established a warehouse for the recep- tion and inspection of tobacco, and inspectors are appointed by the Legislature. The distance from Louisville, the most westerly settlement of Kentucky, to Limestone, the most easterly, is, by the rout of Danville, about one hundred and ninety miles, travel- ing on a large and very good carriage road, both sides of which, generally speaking, are tolerably inhabited, & in some places good improvements ; in other parts, from the tenure of large military grants and particular exposure to the incursions of the Savages, the inhabitants are scattered.


Danville, the seat of the convention, and considered at present as the capital, is sit- uated in the interior country, upwards of eighty miles east of the Ohio, upon a small branch of Elkhorn river, in a part well inhabited and improved. It contains upwards of one hundred and fifty houses, and some tolerable good buildings.


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Lexington is situated upon a small stream of the same river, and contains more than two hundred houses, and a handsome Court-house built of Limestone.


Bourbon is a small town, thirty miles from Lexington, and Washington, a long, strag- gling place in one street, on each side of the great road, and within five miles of Lime- stone.


Limestone is upon the south side of the Ohio, about five hundred miles below Pitts- burg, and is the general landing place of all emigrants from the Atlantic States, from whence they proceed into the interior country, and disperse either to the right or left of this great state road to form their improvements, having descended with the current of the Ohio in large flat bottomed boats, which they provide at Redstone upon the Monan- ghehela, or at Pittsburgh, where many boat yards are erected for this express purpose.


Exclusive of these towns upon the great road, there is Harrodstown, upon the Salt river, about fifty or sixty miles from the Ohio, containing near one hundred houses ; Leestown, on Chaplain's fork, of nearly the same size, and Boonsburg, upon Red river, comprehending upwards of one hundred and twenty houses.


Kentucky, as an appendage of Virginia, was thrown into three great Counties, Jef- ferson, Fayette, and Lincoln, and latterly, it is understood, two more have been laid off by act of Assembly.


Kentucky in general appears to be a limestone soil, excellently watered, abounding with cane, which affords nourishment for their numerous cattle during a short winter, and saline springs, which by simple evaporation plentifully supply the country with salt. The cultivated productions are Indian corn, wheat, rye, barley, oats, &c., &c., and tobacco, which latter article is raised in considerable quantities by slaves, as practised in Virginia, and latterly, by particular permission, is sent down to New Orleans.


The last Census of the people, taken by authority in 1788, amounted to sixty-two thousand souls, including a much greater proportion of adult males than is to be looked in a common estimation of this nature, to which great additions have been since made, · the writer having seen near five hundred persons at Limestone, who had just landed or arrived there in the course of two days, the time of his stay, besides a constant influx of families he met travelling on the high road.


The Militia of the country is numerous, it being supposed that upon any emergency ten thousand men might be easily raised. Two Troops of horse are enrolled every six months, composed of fifty men, who patrole the frontiers of the settlement towards the Ohio to prevent Indian depredations. This militia, regulated by the laws of Virginia and the occasional organization of the convention, have often penetrated the Indian country, and in the year 1783 fifteen hundred mounted militia, under the command of Colonel Logan, made a sudden incursion as far as the sources of the Miamis River, and burnt all the Shawnee towns, which brought them within three days march of Detroit.


The Inhabitants of Kentucky are composed of men who fled from the horrors of civil war during the late contention, of a great number of military people who were disbanded from the American Army, of families from the Middle and Southern States, and latterly by a number of emigrants from the North of Ireland, so that this settle- ment may be said to consist of soldiers and husbandmen.


The Convention of Kentucky, whose authority, delegated from the people, is to con- tinue until the year 1790, is composed of a number of representatives from the Coun-


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ties. The following are the leading members, viz: Colonel George Muter, Chief Justice, with a Salary, from Virginia, Major General Scott, Brigadier General Wilkinson, Colonel Levi Todd, Colonel Robert Todd, Colonel Robert Johnson, Colonel Robert Patterson, Colonel Marshall, Secretary of the Land Office, and Colonel Campbell. It is unneces- sary to mention the counties in which they reside, as they are universally known in that country.




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