La Paroisse Saint-Joseph, Salem, Massachusetts, 1873-1948, soixante-quinzieme anniversaire, Part 1

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Publication date: 1948
Publisher: [Salem, Mass.] : L'Association Laurier
Number of Pages: 122


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Salem, Masnarhuurtta


1873


1948


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Soixante quinzieme Anniversaire


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Gc 974. 402 SA32PAR LA PAROISSE SAINT-JOSEPH, SALEM, MASSACHUSETTS, 1873-


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EN AFFECTUEUX SOUVENIR D'APPRÉCIATION PROFONDE ET INALTÉRABLE CE VOLUME DES RÉCITS DE NOTRE PAROISSE ET DE NOTRE POPULATION EST DÉDIÉ DE TOUT COEUR A TOUS NOS ANCIENS COMBATTANTS DONT NOUS SOMMES SI FIERS ET AUXQUELS NOUS DEVONS UNE ETERNELLE RECONNAISSANCE


L'ASSOCIATION LAURIER


1948


Allen County Public Library 900 Webster Street PO Box 2270 Fort Wayne, IN 46801-2270


Monument érigé pour commémorer le service des vétérans de la paroisse Saint-Joseph.


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LA PAROISSE


Les Français de France en visite aux Etats-unis sont toujours émerveillés de voir et surtout d'entendre parler tant de Franco-Américains, particulièrement en Nouvelle-Angleterre. Il s'agit, en effet, d'un véritable miracle. Comment se fait-il que tant de citoyens, en un pays essentiellement de langue anglaise, aient pu garder non seulement des caractères ethniques inévitables depuis trois, quatre, et même cinq générations, mais aussi la langue française? Il est vrai que tous ne parlent pas français d'une façon impeccable, quant à l'accent, au vocabulaire, à la morphologie, mais le simple fait que ces Américains connaissent si bien le génie de la langue de leurs aïeux, tiennent tellement à leur culture, à leurs tradi- tions, à leur coutumes, à leurs sociétés, tient vraiment du fantastique. Et cela d'autant plus, que c'est le groupe le plus tenace. Tous les autres lachent bientôt au moins leur langue si non toutes leurs particularités d'art, de pensée, ou de vie quotidienne. Il semble bien facile de sombrer dans l'assimilation du grand "melting pot" américain . .. à moins d'être de race française, ou, surtout, canadienne- française.


Il existe encore aux Etats-unis environ un million et demi de Franco-Amé- ricains qui parlent le français, en plus de l'anglais. Ils se trouvent surtout en Nouvelle-Angleterre. Ils sont fort bien organisés ; ils ont de vastes et splendides paroisses, avec de grandes églises (où d'ordinaire on ne parle en chaire que le français), des écoles, des collèges, des pensionnats, des orphelinats, des couvents, des hôpitaux, des salles paroissiales ; ils ont aussi des clubs de toutes sortes, de solides sociétés de secours mutuel, des monuments, des revues, des journaux, des librairies, etc. .


L'origine de tout cela? La paroisse. A la fin du siècle dernier, des centaines et des centaines de Canadiens-Français immigrèrent aux Etats-unis, cherchant fortune dans les filatures de coton ou dans d'autres industries qui naissaient. Ces Canadiens-Français se tenaient étroitement, étaient immédiatement suivis de prêtres zélés et clairvoyants qui sur-le-champ érigèrent des paroisses qui sauve- gardèrent la foi, la race, la langue, de leurs ouailles, en dépit d'une atmosphère saturée de protestantisme et de culture anglaise, dominée par une classe de capi- talistes habiles et bénins, sachant profiter du "laissez-faire."


C'est ainsi que des centres très importants partout en Nouvelle-Angleterre sont aujourd'hui si Franco-Américains. Il en est ainsi de villes telles que Lewis- ton et Biddeford, Maine, - Manchester et Nashua, New Hampshire, - Winooski, Vermont, - Hartford et Putnam, Connecticut, - Woonsocket, Pawtucket et Cen- tral Falls, Rhode Island, - Fall River, New Bedford, Holyoke, Worcester. Haverhill, Lawrence, Lowell, Lynn et surtout Salem, Massachusetts.


Des Canadiens-Français commencèrent vers 1860 à arriver en grand nombre à Salem. Parce qu'ils étaient laborieux et qu'ils savaient économiser, bientôt ils devinrent assez prospères pour s'y installer définitivement. Pour un temps les filatures de coton Naumkeag étaient leur seul mode d'emploi, mais bientôt les ouvriers et artisans canadiens-français trouvèrent que leurs services pouvaient aussi être appréciés dans d'autre fonctions. Plusieurs se lancèrent eux-mêmes dans les affaires, devinrent marchands, patrons, professionels. En peu de temps.


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relativement parlant, en nombre considérable ils acquirent des propriétés, cons- truisirent leurs propres maisons, établirent des foyers plaisants, devinrent des citoyens respectés, distingués.


Petit à petit les Canadiens-Français devinrent, par voie de naturalisations, puis en vertu de leur naissance, des citoyens américains réguliers. Il prirent tout de suite au sérieux leurs droits de "voteurs," s'organisèrent en groupes compacts, en clubs sociaux et politiques, encourageant la naturalisation.


La population Canadienne-française à Salem s'était surtout établie à South Salem, dans la section surnommée "la Pointe," qui ne devint vite peuplée que des leurs. Vers les 1890 il y en avait aussi beaucoup à Castle Hill, où l'occasion de se procurer des maisons à assez bon marché en avait attirés suffisamment pour y développer un bon village en comparativement bien peu de temps. A ce moment, il y avait déjà à Salem environ 5000 Canadiens-Français.


Leur premier sanctuaire fut le soubassement de l'église Immaculée Concep- tion, où ils furent desservis par l'abbé Matthew Harkins, plus tard évêque de Providence. Il acheta pour les fidèles l'édifice jadis occupé par le Seamen's Bethel, dans la rue Herbert, qui passa ensuite aux mains des Seconds Adventistes. Ceux-ci le laissèrent à leur tour, pour construire leur propre temple à North Salem, et l'édifice devint propriété des écoles publiques de la cité.


C'était en 1872. M. l'abbé Harkins n'était que vicaire à l'église Immaculée Conception. C'est Monseigneur Williams, archevêque de Boston, qui le chargea de s'occuper du ministère spirituel chez les Franco-Américains de Salem, tâche qu'il accomplit avec beaucoup de dévouement.


M. l'abbé Harkins avait étudié à Paris et parlait le français couramment. C'est pourquoi le groupe de langue française, qui comptait alors un millier d'âmes, lui avait été spécialement confié. Il célébra la messe pour eux pour la première fois le 30 juin, 1872, puis chaque dimanche matin, à 9 heures. Non seulement offrait-il le saint sacrifice de la messe en leur présence, mais aussi il leur prêchait en leur langue, le français. En plus, afin que les enfants puissent apprendre le catéchisme en leur propre langue, il organisa une école-du-dimanche, qu'il garda sous sa propre supervision. Il y avait alors à peu près 90 familles canadiennes- françaises à Salem.


C'est exactement le 17 mai 1873 que fut fondée la paroisse Saint-Joseph. Ce jour-là Son Excellence Monseigneur Williams envoyait M. l'abbé Georges Talbot à Salem à cet effet. L'année suivante, cependant, il dut partir, mais tout le temps il avait adopté et suivi les plans de l'abbé Harkins. Chaque dimanche les gens donnaient généreusement, espérant avoir bientôt une église à eux. L'abbé Talbot désirait acheter un terrain pour cette église à South Salem, mais les Canadiens-Français s'y objectèrent. Lorsque bientôt après il fut appelé ailleurs, c'est l'abbé Harkins que se remit au soin des Canadiens-Français de Salem, et c'est alors qu'après beaucoup de difficulté à effectuer l'échange, il fit l'achat du Seamen's Bethel, dans la rue Herbert, près de l'école Phillips, pour $2,500. Les Canadiens-Français, en septembre, 1873, en furent si contents qu'immédiate- ment ils amassèrent $1,500 afin de défrayer un part ds dépenss. Quoique de race différente, l'abbé Harkins gagna l'estime et l'admiration des Cana- diens-Français.


Le 16 février 1874, M. l'abbé Olivier Boucher fut nommé curé de la paroisse . naissante, mais il ne devait y demeurer qu'un an, étant ensuite transféré à Law- rence. M. le curé Talbot revint alors à la cure de Salem pour y demeurer à peine trois ans. Il eut pour successeur, en janvier 1878, M. l'abbé J. Z. Dumontier, qui fut remplacé en septembre par M. l'abbé Octave Lépine qui ne fit aussi que passer. Son successeur, nommé le 13 juillet 1879, fut M. le Curé F. X. Vézina que demeura sept ans dans la paroisse.


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Révérend F. X. Vézina


Durant la cure de l'abbé Vézina à Salem beaucoup de travail fut accompli. Il acheta le site de l'église actuelle, au prix de $6,200, et ce fut sous son admi- nistration que fut construite la vieille église en bois, au coût de $15,500, qui fut plus tard transportée rue Salem et fut détruite dans la conflagration de 1914.


Peu après la dédicace de la nouvelle église, en 1886, M. l'abbé Joseph O. Gadoury était nommé assistant de M. le curé Vézina. Ce dernier s'étant retiré pour raison de santé, M. Gadoury prenait la direction de la paroisse à laquelle il fit faire d'étonnants progrès au cours de ses dix-neuf années d'apostolat au milieu des Franco-Américains de Salem. (M. Vézina finit ses jours en Canada.)


D'un zèle ardent, d'une activité dévorante, ce saint prêtre brulait les étapes pour mener sa paroisse de progrès en progrès. Dès 1886, il faisait embellir l'église, achetait le presbytère. Deux ans plus tard il ouvrait des classes rues Harbor et Prince. La paroisse comptait alors 3,300 âmes. La même année il faisait l'acquisition d'un orgue magnifique. En 1890 il organisait un bazar qui remporta $10,000 et en 1893 il bénissait la belle école St-Joseph qui fut détruite dans l'incendie de 1914. Il fut très habilement secondé par deux vicaires restés chers à la population de Salem, M. l'abbé Levesque et Monseigneur J. A. Peltier.


C'est quand la dette de l'église fut éteinte que la propriété de Charles S. Clark, rue Harbor, fut acquise, ainsi qu'à l'arrière une autre maison et une énorme grange. Ceci comprenait toute la partie est du carré, une étendue de 15,000 pieds carrés de terre, sur quoi il fut décidé de bâtir l'école.


C'est le 26 août 1881 que le domaine Luscomb, rue Lafayette, fut acheté et qu'immédiatement l'on se mit à l'œuvre pour l'édification d'une église. Cette église fut terminée en 1883, et ouverte au culte en mars 1884. En avril 1886 le domaine Elwell, fut acheté, adjoignant le terrain de l'église, et cette maison, une fois refaite, devint le presbytère.


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L'ancienne église St-Joseph


L'église St-Joseph, telle qu'elle apparaissait en 1884, était un édifice en bois, situé un peu à l'arrière de la rue. Le style en était simple, et ressemblait un peu au romanesque. Les trois entrées étaient approchées par des escaliers de bois et donnaient dans un petit vestibule. L'intérieur ressemblait au style gothique en plusieurs endroits de la construction. Le plafond au-dessus de la nef était sup- porté par de lourdes solives de bois. De simples colonnes de bois, avec chapiteaux ornementés, supportaient les arcades. Un vaste jubé des deux côtés s'étendait à toute la longueur de l'auditorium. L'orgue avait été construit pour la salle mé- chanics, en 1861, par le professeur Wilcox, et fut acheté en 1887, pour $6,339. L'intérieur de l'église était en fresco peint d'une couleur assez pâle, avec bordures plus foncées. Au plafond se trouvaient des tableaux représentant les sept sacre- ments. L'autel était très haut, et magnifiquement ornementé. Audessus du taber- nacle il y avait un grand crucifix, et aussi une statue du Sacré-Cœur de Jésus ; de chaque côté de l'autel il y avait sur piédestal un ange adorateur, et tout près une statue de la très sainte Vierge et une autre de St-Joseph tenant l'Enfant-Jésus sur son bras. Juste au-dessous du jubé, du côté de l'épître, il y avait une statue de Ste-Anne avec la sainte Vierge et un groupe représentant la dévotion au Rosaire et contenant des statues de saint Dominique, sainte Catherine et la Sainte Vierge. tenant des chapelets. De l'autre côté de l'autel il y avait une statue comprenant des personnages grandeur naturelle représentant la sainte Vierge ayant reçu le corps de Notre-Seigneur descendu de la croix. Cette statue, reproduction de la célèbre Piété, était très émouvante.


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Intérieur de l'ancienne église


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La chapelle du soubassement était dédiée à Notre-Dame-de-Lourdes. Au- dessus de l'autel il y avait une grotte, où l'on apercevait la petite Bernadette Sou- birous agenouillée devant la sainte Vierge. Sur le mur, au fond, plusieurs scènes de Lourdes, montrant la maison, le moulin et l'église où la jeune fille vivait, étaient peintes avec art et bon goût.


Au cours de ces onze années, la population Franco-Américaine avait aug- menté rapidement et quand l'église nouvelle fut ouverte au culte, mars 1884. l'édifice se trouva à peine assez vaste pour contenir tous les fidèles.


Ce fut précisément le mardi, 14 février, 1893, que fut inaugurée l'école, et les journaux en firent grand éclat. Cependant, à cause de la condition ouvrière de la population, la cérémonie elle-même eut lieu dans la plus grande simplicité. Il y eut messe au couvent, à 9 heures, avec quelques invités spéciaux, tels que clergé des alentours, parrains des nouvelles cloches, bienfaiteurs, et plusieurs paroissiens.


Cette messe fut célébrée par M. l'abbé Gadoury, curé de la paroisse et fon- dateur de l'école. Monseigneur John J. Williams, archevêque de Boston, procéda ensuite à la dédicace, et félicita la paroisse en termes fort élogieux. A ce moment la paroisse valait à peu près $25,000, et la population franco-américaine montait déjà à plus de 5000 âmes. Durant l'année finissant le 1er janvier, 1893, il y avait eu 272 naissances enrégistrées, 107 mortalités, 54 mariages.


Le travail de construction de l'école avait commencé le 23 mars, 1892, et l'édifice en fut construit d'après les plans de W. D. Dennis, de Salem même. C'était une maison en briques, à quatre étages. Elle avait trois portes : l'une pour les. garçons, vis-a-vis le carré Harbor, une autre pour les filles, du même côté, et l'autre du couvent, où passaient religieuses et pensionnaires. Il faut dire que le couvent est l'ancienne maison Clark, et peut héberger, à part les religieuses, une soixantaine de pensionnaires. Ce couvent avait vingt-sept chambres. Les religieuses étaient des sœurs Grises de Montréal. Au moment de la dédicace elles étaient huit et la supérieure était sœur Desnoyers, qui avait été principale de l'académie de Winnipeg, Manitoba. La chapelle du couvent pouvait accommoder 160 personnes.


Le premier étage, ou rez-de-chaussée, de l'école, était véritablement un magni- fique soubassement qui pouvait servir de salle paroissiale pour séances, concerts, etc. Les Franco-Américains n'avaient rien auparavant où se réunir, et devaient aller au centre de la ville se louer une salle chaque fois qu'ils en sentaient la néces- sité. Ce soubassement était de nature à leur rendre de tels services, étant donné que l'on pouvait y asseoir confortablement 850 personnes.


La chapelle du couvent était de toute beauté, et comprenait même des verrières. A l'extérieur, au quatrième et dernier étage, juste dessous un clocheton, dans une niche, se trouvait une jolie statue de St .- Joseph.


L'ensemble du terrain, sur lequel se trouvaient quatre autre maisons de nature à servir à des agrandissements, en plus de l'école et du couvent, avait couté avec les constructions et les rénovations, environ $70,000. Juste derrière l'école se trouvait une petite rue, propriété de la ville. Comme l'abbé Gadoury avait acheté tout le bloc, à l'éxclusion de cette rue, les autorités municipale lui donnèrent celle-ci généreusement, afin que les garçons puissent s'en servir pour jouer au moment des récréations entre les heures de classe.


Le deuxième étage de l'école était divisé en quatre belles salles de classe, mesurant 28 pieds par 30, bien éclairées, et pouvant contenir soixante élèves


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Première école bâtit en 1892


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chaque. Elles étaient meublées de pupitres modernes ainsi que de tous les autres articles nécessaires à l'enseignement. Attenant chaque salle se trouvait une chambre d'habillement, aussi bien éclairée, et chaque salle de classe ainsi que chaque chambre d'habillement, était munie d'une porte donnant sur le corridor central.


Le troisième étage était comme le deuxième, mais au quatrième deux des salles n'en formaient qu'une seule, propre aux récitations, concours, petites séances, etc. . . . Il y avait en tout dans l'école 11 pièces, pouvant accommoder au-delà de 700 élèves. Les corridors étaient 10 pieds de large, et les escaliers étaient aussi très larges, et se trouvaient à chaque extrémité de l'édifice. Les éviers et les autres arrangements de toilette étaient ce qu'il y avait de mieux sur le marché, la plupart en marbre, et le system de chauffage était sensé être le meilleur de Salem.


Révérend Joseph O. Gadoury


M. le curé Joseph O. Gadoury était né le 17 juillet 1851, à Berthier (En- Haut). P. Q .. Canada, 4e fils d'Alexis Gadoury et Isabelle de Hainault. En 1860 il entra au collège Joliette, d'ou il gradua en 1870. Il entra alors au séminaire St-Joseph de Troy, N. Y., puis paracheva ses études au Collège l'Assomption où il enseigna. Il fut ordonné prêtre le 16 juillet, 1876. Avant de venir faire du ministère aux Etats-unis, le 26 août 1885, il accomplit plusieurs missions en Canada. Juste avant de devenir curé de St-Joseph, n'étant encore que simple vicaire, il érigea l'église St-Jean-Baptiste à Lynn au profit de la population franco- américaine qui se trouvait dans cette ville voisine de Salem. En 1902, c'est encore lui qui fonda la paroisse Ste-Anne dans le district de Castle Hill.


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En 1903 les sœurs Ste-Chrétienne arrivèrent à Salem, de France, pour suc- céder aux sœurs Grises à l'école St-Joseph. En un voyage en France en 1902 le père Gadoury leur avait vendu l'école et le couvent. A leur tour les sœurs Ste- Chrétienne, en 1924, furent succédées par les sœurs de l'assomption.


M. le curé Gadoury rendit son âme à Dieu le 20 avril, 1904, et M. l'abbé Pierre H. Grenier, exécuteur de son testament, remit en son nom $37,427.73 à l'archevêque de Boston pour l'éducation des enfants à l'école St-Joseph de Salem.


Fifteente :. The residue of my property both real and personal I give to the Catholic archbishop of Bath corporation cole, in bruit to meet the came and pay the vet were thereof toward the education of the children who attend the varit St. Seepli's Eeducational Sustitute cetral who cannot afford to pay their own effectuer, and the eyes of any income to pay to laid entitution for general effectuer. Iauthorize soud tutte from time to time to sell any real estate held in treat and suivent the procede ctureof, in its discretion, for the purpose of xand trust. Que testininny whereof, & heremuito cet muy hand and real and publich and declare this to be my last will in the freeuse of thue miticere belo named, the étaity. first day of December 190%


Brufoli A. Gudrury


Copie authentique de la quinzième clause du testament du Rév. Joseph O. Gadoury.


Au mois de mai 1904 M. l'abbé Georges A. Rainville succédait au père Gadoury comme curé de la paroisse Saint-Joseph de Salem. Ce fut sous l'admi- nistration de ce prêtre distingué que la paroisse atteignit son plus haut point de


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3 1833 02684 0873


développement. De plus, en 1910, ce prêtre clairvoyant fonda la paroisse St-Sta- nislas à Ipswich, et le père J. Stanislas Vermette, un vicaire de la paroisse St-Joseph de Salem, fut nommé curé de cette nouvelle paroisse à Ipswich. Encore plus, peu avant sa mort, survenue en 1920, le père Rainville fonda la paroisse St-Alphonse à Beverly en faveur d'un groupe d'anciens citoyens de Salem qui s'étaient réfugiés là à la suite du grand incendie de Salem.


Révérend Georges-A. Rainville


En 1908, M. le curé Rainville fit construire un presbytère de beau style et d'agréables proportions, rue Lafayette, à l'angle de la rue Dow. En 1911 la vieille église en bois était transportée rue Salem et l'on voyait s'élever à sa place un superbe temple vaste et imposant, d'architecture romane, ayant 194 pieds de longueur et 87 pieds de largeur. Deux tours, surmontées de Croix, s'élevaient à 185 pieds au-dessus du sol. Cette église faisait la joie et l'orgueil des paroissiens de St-Joseph. Le coût de construction en était estimé à $120,000.


La paroisse, qui comptait alors 16,000 âmes, grandissait et prospérait sous l'habile et paternelle direction de son dévoué curé, quand l'incendie de 1914 ré- duisit en cendres tous ces beaux monuments du zèle des pasteurs et de la générosité des fidèles, ne laissant que les murs calcinés de l'église. D'autre part les paroissiens avaient vu leurs demeures consumées par l'incendie et tous leurs biens perdus, la destruction des filatures Naumkeag privant même la plupart de leur gagne-pain. C'en était fait, eût-on dit, de la paroisse St-Joseph. Mais Dieu et St-Joseph veillaient et bientôt on vit, comme par miracle, la paroisse renaître de ses cendres.


M. le curé Rainville, que la nouvelle du désastre avait surpris en mer, alors qu'il allait débarquer en France, revint aussitôt pour partager le deuil et les épreuves de ses ouaillés, mais surtout pour les encourager et les stimuler à l'action par son courage et sa confiance en l'avenir.


On vit alors le soubassement de l'église restauré, un magnifique presbytère, encore plus spacieux et plus beau que l'édifice détruit, élevé à l'angle des rues


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Eglise détruite par l'incendie de 1914


Lafayette et Harbor, un couvent confortable construit pour les religieuses, rue Harbor. Disons ici que M. le curé Rainville fut admirablement secondé par ses zélés vicaires, et spécialement par M. l'abbé Donat Binette, de regrettée mémoire, qui se dépensa avec une prodigalité inouie au service de tous en ces temps d'épreuve. Ainsi encouragés, les paroissiens se mirent à l'œuvre avec une ardeur nouvelle, et l'on vit bientôt s'élever des demeures confortables dans le quartier détruit et l'aisance régner chez les nôtres.


En dépit des œuvres accomplies il restait encore beaucoup à faire pour rendre à la paroisse St-Joseph son ancienne prospérité. Les écoles détruites n'avaient pas été rebâties. Les classes avaient été organisées dans le haut de l'église et les bonnes Sœurs Ste-Chrétienne se multipliaient pour assurer à leurs élèves le confort et les conditions sanitaires indispensables au développement intellectuel et physique de nos enfants. Mais le besoin d'une école était devenu urgent et faisait le sujet des préoccupations du bon père Rainville. Malheureusement, usé par le travail et miné par la maladie, il ne put compléter son œuvre, et le 23 mars 1920 il rendait sa belle âme à Dieu. Il était alors âgé de 62 ans. Les paroissiens pleurèrent sincèrement leur bien-aimé pasteur et sa mémoire est restée chère dans leurs pieux souvenirs. M. l'abbé Donat Binette fut chargé de l'administration de la paroisse jusqu'à l'arrivée du nouveau curé, M. l'abbé Pierre H. Grenier.


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MM. les abbés Joseph H. Côté et J. Lucien Bédard furent les exécuteurs du testament de l'abbé Rainville, proclamés comme tels le 22 avril 1920. La deuxième clause de ce testament stipule qu'au curé de l'église St-Joseph soit donné la somme de deux mille dollars devant servir à sa discretion parmi les pauvres dignes et les orphelins de la dite paroisse.


La troisième clause est comme suit : "Je donne et lègue au Collège Assomp- tion de Greendale, près de Worcester, un collège bilingue, la somme de trois mille dollars, le profit net devant en être dépensé pour la dite corporation à l'en- droit de l'éducation de n'importe quel membre ou membres de l'église catholique Romaine française St .- Joseph rue Lafayette en la dite ville de Salem, acceptables aux yeux de la dite corporation du collège Assomption de Worcester, Mass., et a nulle autre fin."


La quinzième clause est comme suit : "Tout le reste, résidu et restant de ma propriété, je donne et lègue à l'archevêque Catholique Romain de Boston, Massa- chusetts, âme incorporée, en dépot de confiance, pour la garder, la conserver, la faire fructifier, afin d'élever et de maintenir une école pour garçons dans la dite paroisse française Catholique Romaine en la dite ville de Salem où l'enseignement serait fait par des frères, quand, au jugement du curé en office de la dite église et à celui du dit archevêque, le temps sera arrivé d'établir une telle école, à moins qu'une telle école soit déjà établie en la dite paroisse, en telle circonstance l'intérêt du capital en question servira au support de la dite école ou n'importe quelle école dans la paroisse St-Joseph de Salem".


Ce testament fut tracé le 10 octobre, 1918, et l'inventaire découvrit une propriété personnelle vallant $31,679.30 qui fut accrue avec intérêt au montant de $31,890.44. Il n'y avait pas d'immeubles.


Le résultat final qui fut mis en filière en 1939 démontra que deux mille dollars furent payés au curé de l'église St-Joseph d'après le deuxième clause et trois mille dollars furent payés au collège Assomption d'après la troisième clause


La somme qui resta pour la quinzième clause, après que tous les legs spécifiques furent payés, consistait en monnaie en banque, et bons de $3,973.50 ainsi qu'une note de $3,523.33 de Lucien C. Bédard, formant un total de $7,496.83. Il est très douteux que la note Bédard ne fut jamais collectée, puisqu'il était mort quand le résultat fut mis en filière. Cet argent devait être employé selon les stipulations de la quinzième clause du testament.




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