La Paroisse Saint-Joseph, Salem, Massachusetts, 1873-1948, soixante-quinzieme anniversaire, Part 6

Author:
Publication date: 1948
Publisher: [Salem, Mass.] : L'Association Laurier
Number of Pages: 122


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Thériault, Clément Victor


Thériault, Elias A.


Thériault, George H.


Thériault, George Henry


Sénéchal, Arthur


Thériault, Gerard E.


Sénéchal, Emile J.


Thériault, Hector Elie


Thériault, Henry Roland


Thériault, Jean Joseph


Thériault, Joseph A.


Thériault, Joseph Antonio


Thériault, Joseph E. R.


Thériault, Joseph Ovide


Thériault, Laurier Eliodore


Simard. Lawrence Robert


Simard, Louis Joseph


Simard, Ludger Joseph


Sirois, Alfred V.


Sirois, Gaston Gilbert


Thériault, Leonel J. Thériault, Omer, Jr.


Thériault, Pantaléon B.


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Sauvageau, Gaetan Joseph


Thériault, Charles Joseph


Thériault, Charles Joseph


Sénéchal, Ernest Francis


Sénéchal, George Robert


Sénéchal, Raymond Emile


Sentkowski, Harry D. Sharrock, Albert Joseph Simard, Alphonse M.


Thériault, Leo J. L.


Taché, Henry Joseph


Taché, Lucien


Taché, Norman C.


Taché, Paul Emile


St. Gelais, Gérard Albert


Talbot, Omer Alexandre


Talbot, Robert A.


Talbot, Roland Joseph


Tanguay, Albert A.


Tardiff, Francis A. Tardiff, George R.


Santerre, Albert J. Santerre, Rosaire P.


Savard, Eugene Wilfred Savoie, Alban Savoie, Ovila


Roy, Richard Joseph Roy, Robert Henry Rosumek, Raymond S. Ruest, Joseph Alfred


VETERANS DE LA DEUXIEME GUERRE MONDIALE


Thériault, Philip David Thériault, Raoul Alphonse Thériault, Raymond Ernest


Vallée, Jean Charles


Vallée, Raymond Paul


Vallée, Robert J.


Thériault, Raymond Joseph


Valliére, Louis Elphège


Thériault, René Joseph Thériault, Robert Alderic


Vibert, Donat P.


Thériault, Robert Arthur


Vibert, Wilfred Leo


Thériault, Robert Joseph


Walker, Francis Jean


Thériault, Roger Octave


Walsh, Lloyd G. Zuccaro, Guy Frank


Thesing, Robert H.


Thibault, Alfred Joseph


Thibault, Joseph P. T.


Thibault, Laurent Lucien


Thibault, Lawrence Charles


Thibault, Leonce Joseph


Thibault, Raymond Ernest Thibodeau, Harry J.


Thibodeau, Lucien Hector Tondreau, Norman J.


Tondreau, Robert Edward


Tremblay, Albert Léopold


Beauregard, Annette, R. A.


Bourque, Eleanor E.


Brisebois, Jeannette


Brown, Lucille N.


Tremblay, Conrad Joseph Tremblay, Emile A.


Cudmore, Cecile


Tremblay, Eugène A.


Dionne, Jeannette R.


Tremblay, Eugène J. M.


Dionne, Lucille Carmen


Tremblay, Francis Xavier


Dionne, Lucille Patricia


Tremblay, Harold E.


Tremblay, Henry


Gagnon, Annette Ida


Tremblay, J. Antonio


Gagnon, Madeleine C.


Tremblay, Jean Vincent


Tremblay, John H.


Gagnon, Marie Jeanne Gallant, Helene M.


Tremblay, Joseph Alfred


Jean, Clemence G.


Tremblay, Marcel Joseph


Jean, Jacqueline Ann


Tremblay, Raymond Gerard


Jodoin, Lorette A.


Julien, Diana Rita


Tremblay, Robert Joseph


Kable, Jeannette


Tremblay, Roger C.


Landry, Beatrice


Lapointe, Denise Y.


Leblanc, Helen Theresa


Lowery, Louise C.


Turcotte, Charles Joseph


Ouellette, Barbara A. Parent, Simonne


Pelletier, Anita Seraphine


Turcotte, Rodolphe Charles


Pelletier, Therese F.


Potter, Lillian S.


Rivard, Jeannette L.


Tardiff, Lillian M. Tremblay, Ida A. Welenc, Ruth


Turgeon, Arthur Raoul Turner, George E.


Allen, Anna


Tremblay, Albert Ludger


Tremblay, Armand R.


Tremblay, Claude D.


Champagne, Rita E.


Flashbart, Marie Alice


Tremblay, René L.


Tremblay, Roger J.


Tremblay, Vernon


Trudeau, Raymond A.


Turcotte, Arthur Joseph


Morin, Gloria A.


Turcotte, Emile Turcotte, Henry Joseph Turcotte, Louis Joseph


Pelletier, Annette L.


Turcotte, Rodolphe Harry Turcotte, Sylvio Raymond Turgeon, Archille Egilde


Thériault, Roland


Verrette, Gerard J.


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L'arrêt de la grand'marche pour le son du corps.


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Chapitre IV RECEPTION AUX VETERANS DE LA PAROISSE SAINT-JOSEPH


Dès que la guerre se termina avec le Japon, les officiers de l'Association Laurier commencèrent immédiatement à formuler des plans pour la réception des vétérans de la paroisse Saint-Joseph. Tous les arrangements pour cette réception furent faits par les officiers de l'Association.


Le premier pas fut de décider quand exactement cette réception aurait lieu. Il était nécessaire d'attendre quelque temps après la cessation des hostilités pour avoir le plus grand nombre possible d'anciens combattants présents à une telle fête de bienvenue et de joyeux retour. Le comité comprit qu'il était impossible d'avoir tous les vétérans présents au début de 1946. Il décida que la réception n'aurait lieu que le 31 août et les ler et 2 septembre de cette année-là c'est-à-dire au cours de la fin de semaine du Jour du Travail.


A cet effet il fut décidé que la réception commencerait par un grand bal mili- taire dans la soirée du 31 août, à la salle au manège militaire. Le lendemain matin, dimanche, une grand'messe solennelle pontificale serait chantée au Palmer Cove, et le soir-même il y aurait concert de fanfare au même endroit. La célébration se clôturerait le soir de la Fête du Travail, 2 septembre, par un banquet offert à tous les vétérans à la salle du manège militaire.


Le comité se rendit compte que tout cela voulait dire des dépenses considé- rables, étant donné que l'on ne demanderait aucun argent aux vétérans, héros de la fête. Le comité se rendit également compte qu'il lui faudrait travailler ardûment pour faire tous les arrangements nécessaires et surtout pour faire sûr que tous les anciens combattants sans exception recevraient une invitation à assister à tous les évènements compris au programme ainsi tracé.


A cette fin on organisa plusieurs sous-comités, ou comités spéciaux, et chaque officier de l'Association accomplit de la façon la plus satisfaisante la tâche qui lui fut assignée.


BAL MILITAIRE


Le bal militaire au manège de la rue Essex fut un des évènements de ce genre les plus brillants qui s'y soient déroulés. C'était, donc, un samedi soir, 31 août, 1946. La salle était superbement ornée de fougères, de drapeaux et de banderolles tricolores, et l'assistance qui se chiffrait à plus de 2,500, offrait un coup d'œil vraiment attrayant, les femmes en robes du soir multicolores, les hommes, pour la plupart, en uniformes. La musique était fournie par l'orchestre Chase, com .. posée de 22 membres.


La grand'marche fut conduite par le sénateur Henry Cabot Lodge, Jr., et Mme Joseph F. Pelletier, qui étaient suivis de M. Joseph F. Pelletier et de Mme Lodge, du représentant Edmond Talbot et de Mme Mclellan, de New York, et de M. et Mme Wilfrid Pelletier, des membres du comité de l'Association Laurier et de leurs épouses, des vétérans et de leurs compagnes. Les rangs étaient de trente-deux de front, et cette grand'marche, est-il besoin de le souligner, offrit un spectacle très brillant.


M. Alfred P. Lebel était président général du comité de la salle, tandis que M. Arthur Bouffard agissait comme directeur de la marche. M. Lebel était aussi assisté de M. Adelbert St. Pierre.


Durant l'intermission, des exhibitions furent données par les équipes de drill les "Crusaders" de Sainte-Anne de Lawrence et du Conseil Laliberté de Salem, sous la direction de Mlle Louise Higley, qui depuis au-delà de dix ans avait eu


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La grand'marche


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de l'expérience en ces évolutions, ayant continuellement fait part d'organisations et de concours, et gagnant plusieurs prix de championnat. En cette occasion, le spectacle offert fut un grand succès de plus en sa faveur.


Un buffet, offrant des rafraîchissements variés, avait été dressé au sous-sol, et il va sans dire qu'il eut beaucoup de vogue. Tout était absolument gratis.


MESSE PONTIFICALE


Le lendemain matin, dimanche, le spectacle qui se déroula à Palmer's Cove, alors que quelque 4,500 personnes assistèrent à une messe pontificale en plein air. fut d'une beauté unique et impressionnante. La messe célébrée par Son Excellence Monseigneur Louis F. Kelleher, évêque auxiliaire de Boston, fut dite sous un ciel radieux. Environ seize cents chaises étaient occupées et des centaines restèrent debout durant la cérémonie honorant les vingt-huit disparus militaires de la paroisse Saint-Joseph.


La dernière messe en plein air que nous avions eue nous, paroissiens de Saint- Joseph, avait été après la grande conflagration de 1914 quand M. l'abbé Donat Binette, entouré des paroissiens qui temporairement demeuraient au Forest River Parc, célébrait la messe en plein air tous les jours.


Sur le terrain, à la messe pontificale du 1er septembre, 1946, l'autel fut placé à la "home plate" sur une plate-forme élevée. Il faisait face à la rue Green, et comme cela on pouvait placer un nombre presque illimité de fidèles. Le chœur de chant, spécialement préparé et dirigé par M. l'abbé Francis LeBrun, occupait une partie d'un "bleacher", à droite de l'autel. Remarquons, en passant, que Mlle Cécile LaChance fut soliste. Les Sœurs de l'Assomption avaient gracieusement offert l'orgue de leur chapelle pour le chant. Cette offre avait été acceptée avec reconnaissance. L'autel venait également de leur couvent, et il était entouré de banderolles patriotiques et de belles fleurs.


Le corps de tambours de la paroisse Ste-Anne de Lawrence et les membres de l'équipe d'évolutions du Conseil Laliberté avaient pris place sur les estrades ainsi que la Légion Franco-Américaine. Les membres de l'équipe Laliberté sous la direction de Mlle Louise Higley plaçaient les gens aux endroits désignés. Toutes les chaises sur le terrain étaient réservées, premièrement au invités d'honneur, aux familles des jeunes gens décédés, aux vétérans, aux invités des vétérans et finalement aux gens qui avaient travaillé durant les différentes organisations.


Le président du comité de la messe était M. Alphonse Boucher, assisté de MM. P Alcide Pelletier, Georges E. Pelletier, et Ernest Therriault, qui se dévou- èrent inlassablement et avec succès.


Les vétérans s'étaient donné rendez-vous en uniforme dans la cour de l'école St-Joseph, rue Salem, pour 9h 15, a.m. A neuf heures et demie, audelà de 700 anciens combattants de la paroisse ayant à leur tête Joseph F. Pelletier, fils, Com- mandeur d'état du département de Massachusetts de la Légion Franco-Américaine des Etats-Unis d'Amérique, se mirent en marche pour assister à la messe au parc Palmer Cove. M. Alfred P. Lebel était l'assistant du jeune chef de la procession.


Il y avait 300 soldats, 300 marins et 50 fusiliers-marins dans la procession qui portaient l'uniforme. Le peloton de tir de la Légion paradait aussi. Les ex-combattants étaient précédés d'un détachement d'officiers de police, et du corps de tambours des Croisés de Ste-Anne de Lawrence, qui fournissait la musique. De la rue Salem la parade marcha en la rue Lafayette jusque devant le presbytère St-Joseph, où l'on fit une courte halte pour saluer Monseigneur Kelleher et douze autres prêtres, qui se joignirent à l'impressionnant, imposant,


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Partie de l'assistance de la messe en plein air.


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et émouvant défilé, jusqu'au parc Palmer Cove, où les vétérans prirent leurs places dans les sections spéciales qui étaient destinées à chaque branche du service.


Présents à la messe étaient Son Honneur le maire Edward A. Coffey, le représentant Edmond Talbot, M. Wilfrid Pelletier, secrétaire du congressman George J. Bates, et les représentants d'organisations locales d'anciens combattants.


M. le curé Eli Barnaud était archi-prêtre, M. le curé Eugène Vincent, de la paroisse Ste-Anne, était diacre, M. l'abbé William Drapeau, curé de St-Jean- Baptiste, de Lynn, était sous-diacre; le R. P. Francis Ennis, S. J., portait la mître ; M. le curé Georges J. C. Duplessis, de St-Alphonse de Beverly, portait le pontifical ; M. l'abbé Louis Bourgault, de la paroisse Ste-Anne, portait le bou- geoir ; M. l'abbé Joseph Richard, de l'église St-Jean-Baptiste, portait le grémial ; le capitaine Herbert J. Léger de la paroisse St-Joseph, était premier maître de cérémonies, et M. l'abbé Alfred Julien, du séminaire St-John, était deuxième maître de cérémonies.


Le père Léger, notre prêtre-vétéran, qui s'est depuis ré-engagé dans l'armée américaine, prononça le sermon principal durant la messe, s'adressant en français à la nombreuse assistance. Voici le texte de ses paroles éloquentes :


Ces grandes fêtes pour célébrer votre retour en vos foyers après la plus effroyable des guerres, ne pouvaient commencer sous de meilleurs auspices qu'au pied de l'autel. Car c'est ici que vos chers parents venaient prier pour votre retour, c'est ici qu'ils venaient chercher la consolation dans l'angoisse que leur causait votre absence. Vous avez donc agi sagement en consacrant à Dieu les prémices de vos fêtes et si les nations de la terre avaient consacré à Dieu les prémices de la victoire au lieu de le bannir des traités de paix, nous n'assisterions pas à cette impasse qui menace de rendre vains et inutiles tous les sacrifices de tant de soldats et qui menace de lancer le monde dans une troisième guerre mondiale.


Ce jour est donc d'une solennité bien émouvante. On a voulu vous exprimer aussi palpablement que possible tout le bonheur qu'on ressent de vous revoir dans la paroisse. Vos parents et vos amis étaient très fiers de vous, témoin ce magnifique tableau d'honneur qu'ils ont dressé à l'ombre de notre clocher. Quoique éloignés de vous ils suivaient vos glorieux gestes dans les journaux et les revues et à la radio et leurs cœurs battaient en unisson avec les vôtres. Mon- sieur le curé, les vicaires, les religieuses et les enfants d'école tous les jours priaient le bon Dieu de vous préserver de ces hécatombes où tant de jeunes sont immolés. Depuis longtemps on prépare ces fêtes pour témoigner toute notre fierté à votre endroit. Le comité et le clergé n'ont rien épargné pour rendre ces fêtes inoubliables et pour mieux attester leur admiration. 1Is ont même insisté que la dignité épiscopale rehaussât la dignité de ces fêtes, dignité plus grande que la dignité royale. Ce matin donc l'Eglise déploie devant vous tout ce qu'elle a de plus solennel et de splendide, grâce à la bienveillance de son Excellence Louis Francis Kelleher et ce spectacle est infiniment plus éloquent que mes humbles paroles. A vous donc chers parents de ces martyrs pour la défense du pays, je vous offre au nom de cette paroisse nos sympathies sincères. Certes vous qui aviez quitté la maison pour la vie des camps et pour les rigueurs des théatres d'outre mer, vous avez connu la nostalgie du pays. Vous avez senti jusqu'au vif les angoisses de la séparation, mais vos parents ici présents avaient un fardeau bien plus lourd que vous à supporter. C'était pour eux le doute constant. Ils vivaient dans une appréhension fièvreuse que quelque chose de tragique ne vous arrivât. Avec avidité ils attendaient vos lettres. Ils craignaient tous les jours ce télégrame fatidique annonçant votre mort. Tous les jours ils étaient rongés par l'incertitude en dépit des lettres qu'ils recevaient. Au moins nous autres, dans quelque endroit que nous fussions, soit dans la boue, soit dans la jongle, nous avions l'assurance que nous étions en vie, nous avions l'assurance que nos


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Le Rév. Herbert J. Léger, prononçant le sermon.


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chers parents étaient loin du danger et à l'abri des bombardements. Eux au contraire étaient tourmentés par l'inquiétude.


Aujourd'hui nous leur payons le tribut de notre admiration profonde pour leur courage. Nous vîmes la guerre extérieure, la guerre des obus. Eux souf- fraient la guerre intérieure infiniment plus pénible qui se livrait au fond de leur cœur. Donc chers parents, mères, fiancées, amis, qui êtes restés en arrière, nous vous offrons toute notre sympathie.


Ce matin, nous célébrons avec allégresse votre retour dans vos foyers. Mal- heureusement, nous ne pouvons pas célébrer le retour de la paix dans le monde. Victorieux nous étions sur les champs de bataille, défaits nous sommes dans les sessions à Paris pour la paix mondiale. Les mêmes idées qui ont fomenté la dernière guerre sont aussi vigoureuses que jamais. Dans certains pays la même servitude et tyrannie existent. La confusion règne dans les délibérations pour la paix et menace de déclencher une troisième guerre mondiale. La raison est, qu'on a voulu écrire des traités de paix indépendament de Dieu, et Dieu a livré l'homme à la démence de sa raison et à la corruption de son cœur. Ce sont les principes divins qui sont la clef de voute dans l'arche social. Enlevez les et tout croule. Les écritures saintes sont très claires sur ce sujet. "Nisi Dominus edificaverit domum in vanum laboraverunt qui edificant eam." La paix est une œuvre de justice. La paix est la sérénité de l'ordre. Elle est basée sur la justice. Il n'y a que l'Eglise Catholique en vertu de sa mission qui puisse définir la justice internationale parce que Elle seule est désintéressée. Je vous rappelle la pro- phétie d'un grand général français à fin de la dernière guerre mondiale. "La papauté n'est pas réprésentée, la guerre est remise à vingt ans." Ce sont des vérités banales que je vous exprime, mais ces vérités sont trop claires pour être comprises. Le monde ne semble comprendre que sans Dieu c'est l'anarchie. Ceci est vrai pour les individus et pour les nations. Vous, mes bien chers soldats, apprenez cette grande leçon. Soyez de bons Catholiques obéissants à l'Eglise et je vous promets, au moins dans vos foyers et dans vos cœurs, cette paix que le "Princeps Pacis" a apportée dans le monde. Mon souhait est celui de Saint Paul aux Thessaloniciens. "Ipse autem dominus pacis det vobis pacem sempi- ternam inomniloco." Que le Seigneur de la paix vous donne lui même la paix toujours et en tout lieu. Ainsi soit-il."


Monseigneur Kelleher, s'adressant à la foule après la messe, prononça les paroles suivantes d'une voix vibrante, sincère, et émue :


"I wish to express my appreciation for the honor paid to me by the invitation extended by Rev. Fr. Barnaud and this committee to celebrate a pontifical high mass of thanksgiving here today to celebrate the safe return of the boys and girls of St. Joseph's parish from the wars and pray for the repose of the souls of those who fell during this struggle.


I am edified by the reverent manner in which you have assisted me today in divine worship.


Let us remember the living and thank God they have come home. Those in the service often longed for their homes and hoped that some day they would come back. It was their faith that caused them to keep this hope and return to their homes, sweethearts, wives and families. That day has been fulfilled through the providence of Almighty God.


My mass today is offered for the twenty-eight members of St. Joseph's parish who made the supreme sacrifice - those who have not come home. They died too soon, all over the world, on land, in the air and under the sea, but God will take care of them, for He is not only God of the living, but God of the dead. They have entered into their glory."


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Les vétérans à la messe solennel.


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· Bishop Kelleher paid special tribute to Rev. Fr. Leger, whom he said "went away to follow the boys at war," and also to the French-speaking people for their devotion to the church and their country.


Après le bref sermon de Son Excellence, un escadron de tir, composé de membres de la Légion Franco-Américaine, tira trois salves. L'Appel aux morts fut sonné et "The Star Spangled Banner" fut chanté par le chœur, sous la direc- tion de M. l'abbé Francis LeBrun, à la mémoire de ceux qui ont donné leur vie à la cause de la liberté. Durant le défilé de la procession quittant l'autel, les assistants étant debout, Monseigneur Kelleher bénit la foule.


Au moins 4,500 personnes assistèrent à cette messe, qui sans contredit fut l'un des évènements les plus pittoresques et les plus brillants jamais arrivés dans la ville de Salem. Toutes les chaises étaient occupées, évidemment, -et il y en avait 1,600. Des centaines de personnes se pressaient de partout et durent rester debout tout le temps des exercices.


Tous les frais de cette messe furent défrayés par l'Association Laurier. qui se sentira à jamais très redevable à M. l'abbé Herbert J. Léger pour ses avis, ses conseils, son aide et sa coopération dans la préparation détaillée et soignée de ce grand évènement religieux et patriotique, qui à tître d'ancien combattant lui-même fut choisi par le comité pour donner le sermon de circonstance.


Cette messe avait un double but. Elle était célébrée pour les jeunes gens de St-Joseph qui avaient fait le suprême sacrifice pour Dieu et la Patrie, elle était aussi un sacrifice d'actions de grâces pour le retour de ceux qui nous étaient revenus.


Le soleil était radieux, et la température excellente pour une messe en plein air, mais quelques personnes succombèrent aux rayons du soleil en perdant con - naissance. Quoiqu'il en soit, cette messe fut un évènement qui ne disparaîtra pas de sitôt de la mémoire ni des paroissiens de St-Joseph ni de représentants des différentes organisations militaires qui y assistèrent à l'invitation de l'Association Laurier.


L'autel était décoré des couleurs papales, et un très grand nombre de drapeaux étoilés battaient au vent d'un air des plus glorieux.


CONCERT DE FANFARE


A la tombée du jour, en cet inoubliable et beau dimanche, 1er septembre, 1946, un concert de fanfare fut donné par la fanfare de Salem de la Légion Américaine. Ce magnifique concert fut entendu et fort apprécié par environ trois mille per- sonnes, et il avait été passé au vote par le conseil de la ville à la demande de son honneur le maire Edward A. Coffey.


Ce concert vraiment superbe, eut lieu au parc Palmer Cove, de 6 h. 30 à 8 h. 30. sous la très habile direction de George A. Adams. En voici le programme au complet :


March, "American Eagle," Stroup : overture, "Dawn in the Forest," Jarrett ; to those who died in service, "Adoration." Brooks : to the returned veteran, "Salute to the Armed Forces," and "Roses of Picardy," with Miss Claire Aylwin as soloist, special arrangement by Adams; "Laurentian Echoes." arrangement by Laurendreau ; "United for Victory," Benner ; "Le Regiment de Sambre-Et-Meuse,' Turlet ; waltz, "Nights of Gladness," Aucliffe ; excerpts from "The Merry Widow," with Miss Aylwin as soloist, Lehar; "The Bells of St. Mary's," Adams, and "Victory Selections," arrangement by Yoder.


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BANQUET


Le banquet qui clôtura ces imposantes célébrations eut un éclat vraiment exceptionnel. La vaste salle du manège militaire était superbement et gaiement ornée de banderolles, de drapeaux et de verdure, avec fleurs sur toutes les tables, tandis que la table d'honneur, qui occupait un côté de la salle dans toute sa profondeur, était ornée de paniers et de bouquets d'asters et de Chrysanthèmes aux couleurs variées, et que sur la nappe courait une guirlande de feuilles de fougères et de roses American beauties. Les tables offraient un bien joli coup d'œil, la verrerie or alternant avec la bleue et devant chaque couvert était un petit pavillon américain dans un support en bouleau.


Le service se fit dans un ordre parfait et les 1500 convives firent honneur aux mets délicieux qui composaient un excellent menu, imprimé dans un admirable livret-souvenir qui sera conservé précieusement bien longtemps dans nombre de foyers. Sa couverture est faite de papier velours bleu horizon avec blazon et lettres d'argent. Voici le menu de ces agapes.


MENU ... A LA MILITAIRE Cocktail aux fruits Africains Dindonneau rôti à Okinawa


Farce à la sauge Remagen Sauce brune Philippine


Pommes de terre crémées à Nagasaki


Céleri cultivé aux lignes Siegfried Olives Siciliennes


Petits pois ceuillis à Saipan


Sauce d'airelles d'Hiroshima


Cornichons mêlés sucrés conservés à Frankfurt Beurre de Rotterdam


Petits pains Bastognais Salade au homard de Normandie


Sauce aux fruits Luxembourg


Beignets au bananes de Casablanca


Crème glacée assortie préparée aux Iles Aleutiennes


Pouding glacé style Murmansk


Crème glacée a la vanille importée de Reykjavik, Islande


Sorbets trouvés à Greenland


Country Club de Terre Neuve


Petits fours assortis à la Shanghai


Macarons Atlantique Café du Pacifique


Crème Méditerranéenne Noix salées Tunisiennes


Acta est fabula


Bien avant le commencement formel du banquet, à 6 h. 30, et pendant tout le repas, de la musique entraînante fut fournie par l'orchestre Chase, comprenant vingt-deux musiciens. Les invités d'honneur, avant d'entrer ensemble solennelle- ment, étaient arrivés dans la salle des officiers du manège, où les membres du comité les reçurent. Les personnages de grande distinction ne manquaient pas, comme on peut le voir par ce qui suit :


Il y avait surtout l'amiral Louis Emil Denfeld, aujourd'hui à la tête de la marine américaine, ayant succédé, en novembre 1947, à l'amiral Chester N. Nimitz comme Chef des opérations navales. Il était alors vice-amiral.


L'Amiral Denfeld est originaire de Westboro, Mass., et se dit fier de connaître si bien le North Shore. Non seulement naquit-il à Westboro, mais il y a sa rési- dence légale.


Depuis 1912 il est dans le service de son pays, et par son dévouement ainsi que son savoir-faire il acquit vite plusieurs décorations. Il était, au moment du banquet, chef du bureau du personnel de la marine et député-chef des opérations navales.


Avec l'amiral Denfeld, venant de Washington était son aide le commandant Sargent.


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J. F. Pelletier, Capt. Willaume, Amir. Denfeld, Hon. Francis Lacoste.


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L'autre grand invité d'honneur était Monsieur Francis Lacoste, ministre plénipotentiaire à l'ambassade de France aux Etats-unis, accompagné de Madame Lacoste et de leurs deux filles charmantes, de même que d'une suite très brillante d'officiels et d'officiers. Ce groupe diplomatique arriva directement de l'hôtel Somerset, Boston, escorté de M. Joseph F. Pelletier, fils, commandeur d'état de la Légion Franco-Américaine, et de quelques autres membres d'un comité spécial de réception et aussi de la police.




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