La Paroisse Saint-Joseph, Salem, Massachusetts, 1873-1948, soixante-quinzieme anniversaire, Part 9

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Publication date: 1948
Publisher: [Salem, Mass.] : L'Association Laurier
Number of Pages: 122


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Il fut donc nécessaire d'entrevoir le gouverneur Tobin afin d'obtenir sa per- mission de soumettre les plans de M. Nault à l'étude et à l'éventuelle approbation de la Commission d'Art de l'Etat. Après qu'on lui eut expliqué la situation complètement, le gouverneur Tobin permit à la Commission d'Art de l'Etat de s'occuper des desseins de M. Nault, l'architecte.


La Commission d'Art de l'Etat du Massachusetts, sous la présidence du Dr. Edgell, considéra les esquisses, plans et modèles tels que soumis par M. Nault et le 27 décembre 1946 cette commission annonça aux officiers de l'Association Laurier qu'après avoir vu le site où le monument devait être érigé et en avoir étudié les esquisses, plans et modèles tels que soumis par M. Nault, ses membres


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Les officiers de l'Association Laurier et leurs invités occupant l'estrade à la dédication du monument.


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approuvaient le monument du point de vue artistique et architectural et trouvaient que le site était bien choisi. La Commission suggéra que le monument fut construit en granit et qu'un sculpteur compétent fut engagé pour en assurer le modelage fidèle du détail.


M. Joseph Coletti, de Boston, un habile et doué sculpteur et l'un des chefs de sa profession en ce pays, fut employé comme sculpteur. Les plans, des modèles et des spécifications furent alors offerts pour des soumissions à des bonnes firmes de granit dans la partie est des Etats-Unis. La soumission la plus basse fut celle de la compagnie Emile Bielli, de Quincy, Massachusetts. Le mo- nument est construit en granit bleu-gris, "Rock of Ages" de Barre, Vermont. Il fut taillé et ciselé par M. Panfilo DiBona, assisté de M. Guy Braganti. La base en est de quatre pieds par deux, et l'aiguille s'élève à trente pieds de hauteur. L'ensemble pèse trente tonnes. Le modèle mesure sept pieds de haut.


Ce monument est non seulement très artistique, mais unique dans sa construc- tion. Le titre est "Mourning Victory", "La Victoire du Deuil." Il a été conçu non pour glorifier la guerre, mais bien pour en faire voir la tragédie et la noblesse, la dignité et l'oubli de soi de ceux qui ont combattu. Il marque un tournant dans l'histoire du concept traditionnel des œuvres de ce genre. Comme le dit le sculpteur, M. Coletti, "ce monument ne fut pas conçu pour glorifier la guerre ni aucune phase de la guerre."


L'idée fondamentale de ce monument est de signifier, inspirer et stimuler un concept héroïque dans l'imagination de ceux qui le voient, et de rendre hommage à la dignité, à l'héroïsme et au sacrifice de ceux qui servirent et mou- rurent au cours des deux guerres mondiales. Ce concept est exprimé dans la figure centrale qui, avec une épée immobile présentée à l'attention, pleure les morts en une leçon et un rappel de ce que la guerre apporte de futilité et de tra- gédie aux vainqueurs comme aux vaincus, d'où le titre, "Victoire du Deuil." La couronne de laurier qu'elle porte à son front est le double symbole de la victoire et de la paix, et l'aile signifie l'inscription que l'on peut lire sur la base : "TIME WILL NOT DIM THE GLORY OF THEIR DEEDS" (Le temps ne diminuera pas la gloire de leurs exploits ).


En avant, sur la base du monument on aperçoit les dates "1917 - 1918" et "1941 - 1945." A l'arrière, sur la base du monument, on lit : "Dedicated to the 2105 men and women of St. Joseph Parish who served in World Wars I and II for God and Country."


Monsieur Norman D. Nault, architecte renommé de Worcester, Massachusetts. et auteur du plan original du monument, est le produit des écoles paroissiales de Worcester puis du Collège de l'Assomption, également de Worcester. Il se spécialisa dans l'architecture à l'Ecole d'Architecture de Harvard, Cambridge. Ses études terminées il entra en compagnie avec son père et son frère pour former la firme de G. E. Nault et Fils, de Worcester. Ils se spécialisent dans la construction d'églises et d'écoles. Dans une compétition pour la construc- tion d'une bibliothèque à Worcester M. Norman D. Nault remporta le pre- mier prix. Cette bibliothèque coûta plus d'un million de dollars.


La renommée de M. Joseph A. Coletti est internationale. Il est un des premiers sculpteurs du pays. Il fit ses études à la Massachusetts Art School et à l'Université Harvard et sous de grands maîtres des Etats-Unis et de l'Europe. Ses œuvres lui valurent de nombreux prix et décorations. Il est le sculpteur de la statue de Ferdinand Gagnon, grand patriote canadien-français.


Quant à la firme Emile Bielli, de Quincy, Massachusetts, ses ateliers sont reconnus pour les très nombreux ouvrages artistiques de granit qui en sorteni régulièrement.


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Une partie de la grande foule immédiatement après le dévoilement du monument par Mlle Lorraine Turcotte


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On avait d'abord pensé de dévoiler la "Victoire du Deuil" le dimanche 22 juin 1947, alors que le département du Massachusetts de la Légion Franco-Américaine des Etats-Unis d'Amérique devait avoir sa convention en notre ville de Salem, mais à cause d'une grève de treize semaines de tailleurs de granit, il fut impossible d'obtenir le monument pour ce jour-là. Mais comme le travail se remit à pro- gresser, il fut finalement décidé d'avoir la dédicace le dimanche après-midi 19 octobre 1947.


Le comité envoya une invitation à tous les vétérans de notre paroisse, pour assister à la dédicace. Mille chaises furent placées dans le parc pour les anciens combattants, les membres de l'Association et les représentants des différentes organisations de vétérans de la ville. Pratiquement toutes les sociétés de vétérans de la ville y furent représentées par une délégation et leurs drapeaux. L'estrade des orateurs fut située à l'angle des rues Lafayette et Washington, et fut gaiement décorée. Un concert fut donné de deux heures à trois par la fanfare militaire Rigby. En voici le programme :


Stars and Stripes Forever, Sousa ; sélection de Faust, Gounod; La Rive du St-Laurent, Laurendeau; Marche du Défilé National, Turlet ; ouverture Light Cavalry, Von Suppe; Marche La Victorieuse, Ganne; Pot-pourri de chants de guerre, Deuxième Guerre Mondiale; Tales from Vienna Woods, Strauss; Marche Lorraine, Ganne.


A trois heures il y eut une pause solennelle, et toutes les cloches des églises et des écoles sonnèrent un glas, annonçant l'arrivée des morts de guerre du Massa- chusetts. Ceci se fit à la demande du nouveau chef de l'Etat, le gouverneur Robert F. Bradford.


A trois heures, M. l'avocat Joseph F. Pelletier, officier président, commença la cérémonie. A ce moment il y avait une assistance d'environ sept mille personnes. Maître Pelletier invita Mademoiselle Cécile Lachance, jeune cantatrice soprano fort douée, de Salem, de chanter God Bless America, accompagnée de la fanfare. On remarquait sur l'estrade, au nombre des invités d'honneur, le sénateur des Etats-Unis Henry Cabot Lodge, Jr .; il y avait aussi le baron Louis de Cabrol, vice-consul de France, et sa mère, la baronne de Cabrol; Son Honneur le maire Edward A. Coffey ; M. l'abbé George Duplessis, curé de Beverly, et puis M. l'abbé Francis LeBrun, vicaire de la paroisse St-Joseph, qui fut l'objet d'une ovation formidable de la part de la foule des personnes présentes, ce qui montra leur appréciation du travail qu'il avait accompli en coopération avec l'Association Laurier pour les vétérans de notre paroisse.


On voyait également au nombre des invités d'honneur, sur l'estrade, les mem- bres du Conseil de la ville, les membres de la Commission des parcs, de même que M. Norman D. Nault, l'architecte, et M. Joseph A. Coletti, le sculpteur. Il y avait aussi l'honorable William Phillips, notre ex-ambassadeur en France et en Italie, qui fut aussi sous-secrétaire d'Etat ; Mademoiselle Catherine W. Lane, membre de la Com- mission d'Art d'Etat pour le Massachusetts ; M. Frederick C. Bartlett, Syndic du musée d'Art Moderne de New York ; l'honorable John Nicholas Brown, assistant- secrétaire de la Marine pour l'Air ; M. Francis H. Taylor, directeur du Musée Mé- tropolitain de New York; les membres de la presse de Boston, New York, et plusieurs autres villes ; Mr. Joseph G. Chouinard, Commandeur du département du Massachusetts de la Légion Franco-Américaine des Etats-Unis d'Amérique, et plusieurs membres de la Législature.


Étant donné le fait qu'un grand nombre des personnes présentes ne savaient pas le français, les cérémonies se firent en anglais. Le président, M. l'avocat Joseph F. Pelletier, donnant la brève allocution suivante, expliqua le but de la réunion :


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"We are assembled here to dedicate a memorial to 2105 men and women of St Joseph's Parish who served in the Armed Forces of our country in World Wars I and II. This memorial has been erected by the Association Laurier. The Association was organized at the instigation of our late and beloved Pastor the Reverend Father Vermette. Under his inspiring leadership and with his full cooperation, the three hundred men and women of our organization devoted their time and energy to the welfare of our boys and girls in the Armed Forces and to the raising of funds to erect this memorial.


I want to take this occasion to express to you, the members of the Association Laurier, my sincere appreciation and thanks for the service you have rendered. You have today completed your work by erecting a monument that will be an everlasting reminder of the patriotism of the men and women of St. Joseph's Parish.


2105 of our boys and girls left their homes and their loved ones to serve God and Country. Forty of our boys never returned. Each and every one a hero gave their lives so that right would triumph over might and that liberty and free- dom would prevail over tyranny."


Maître Pelletier invita alors Mlle Lorraine Turcotte, fille de feu Pierre J. Turcotte, un des premiers membres de la paroisse à donner sa vie pour la patrie au cours de la deuxième Guerre Mondiale, à dévoiler le monument. Pierre J. Turcotte perdit sa vie au champ d'honneur au cours de l'établissement du secteur Remagen, en Allemagne.


Mademoiselle Turcotte fut escortée par le vice-président de l'Association, M. Alphonse Boucher, de l'estrade au monument. Elle était précédée de tous les porte-couleurs et garde-couleurs des organisations d'Anciens Combattants, qui entourèrent le monument lorque la jeune fille tira le cordon qui dévoila la magni- fique œuvre d'art mémoriale.


Mademoiselle Turcotte déposa ensuite a la base du monument quarante roses American Beauty, à la mémoire des quarante garçons de notre paroisse dont la vie si précieuse fut sacrifiée à la défense de la Patrie.


Le président fit alors l'annonce suivante : "L'honneur de bénir ce monument avait été accordé à un prêtre qui est bien-aimé et respecté de tous, particulièrement des G. I.'s avec qui il a servi. Il ne peut pas être avec nous aujourd'hui, à cause du fait qu'il s'est ré-enrôlé pour servir avec les soldats qu'il aime tant, mais il promit qu'à son retour du Théâtre Européen il bénira avec plaisir notre monument. Les officiers de l'Association ont décidé que l'honneur de bénir le monument sera réservé au major, M. l'abbé Herbert J. Léger, à son retour d'Europe."


L'orateur principal fut le Sénateur des Etats-Unis Henry Cabot Lodge, Jr. Le sénateur Lodge devait partir en avion pour l'Europe le 15 octobre, comme membre du Comité des Relations Étrangères, mais en raison de son amitié pour les officiers de l'Association, il remit son voyage à immédiatement après notre cérémonie de dédicace. A la fin de la partie rituelle des cérémonies, Maître Pelletier présenta le Sénateur de la façon suivante :


"As principal speaker the officers of the Association wanted a Gentleman, a Statesman and a Soldier. There was one man with all these qualifications who stood out among all others. He is our neighbor and our friend. He is the only man since the Civil War to resign his seat in the United States Senate to enter the Armed Forces of his Country. The people of his city sent him to the Massa- chusetts Legislature. We of Massachusetts have elected him three times to the United States Senate, and the people of the country at large are awaiting to bestow greater honors upon him. Ladies and Gentlemen, Senator Henry Cabot Lodge, Jr."


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w/4000 .


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Le Sénateur Henry Cabot Lodge, Jr. prononçant le discours principal à la dédicace du monument.


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ADDRESS OF SENATOR HENRY CABOT LODGE, JR.


We are met here today to dedicate this monument which is symbolic of our love for the young men of this parish who gave their lives that this country and all that it stands for, might still live.


In one brief moment these men, young in years, reached a height of unselfish devotion and made a contribution to our country which the rest of us, as old people at the end of many years of effort, will probably not equal. They have given all of their lives, we can give but a part of ours.


We have the duty, therefore, of keeping faith with them. Indeed, we will actually be guilty of breaking a promise if we fail to strive by every means in our power to make this country live up to all the magnificent things for which it stands and to make it equal those great expectations which were in the minds of these young men, whose memory we revere today.


What exactly do we mean? We mean, of course, that America shall rise to its opportunities in material things - that there shall be enough food and shelter and clothing for all, in ample measure, and that our children may be strong and healthy and grow up to vigorous maturity. We mean further that there shall be some security against the hazards which threaten everyone's life -the hazard of unemployment, the hazard of old age and the hazard of war.


We also mean more than these things - more than a land which is generous materially and which provides some security. We mean a land of opportunity too - opportunity to get a job and to start a business, the opportunity to say and do as you please and not be herded together and pushed around and given orders and told what to think. It was only a few years ago that we could take this kind of a land for granted. But today so much of the world has been or is still under the domination of a dictatorship that it makes us realize afresh what a wonderful thing we have here in this country and how priceless it is that we can call our souls our own.


We know that this business of having a job goes hand in hand with the question of having a democracy. Without independent workmen, you cannot be independent of the government. If the goverment gives out all the jobs, the government is going to win all the elections. The first thing Hitler did when he came to power was to get control of the jobs in Germany. Then the rest was easy. And so we find that a competitive economy goes hand in hand with political democracy and that without these two things you cannot have the greatest of all things - and that is spiritual freedom.


These are some of the objectives for which we must work if we are to be true to these young men whose memories we honor today. We must also realize that our country is existing in a very unstable and dangerous. world, that there are still many places in which the dignity of man and the integrity of the individual are not respected, in which man is seen as the creature of the state and as cannon fodder for dictatorship.


If this nation of ours is to survive and come through the vale of tears through which the world is now traveling, it must be strong. This means the strength which comes from a healthy economic life in which there are jobs and health and opportunity for all. It means the strength which comes from an intelligent foreign policy, which helps foreign nations get self-supporting in return for their giving us some of the things we want. It does not mean wasting money or pouring it down a rat hole. It means the strength which comes from having a strong Army, Navy and Air Force, without which our word is not respected.


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Finally, it means the strength which comes from that spiritual and enthusiastic faith in our institutions, which alone can make a country survive.


The greatness of a nation just as the greatness of an individual man rests on the things of the spirit. One of the remarkable things about Americans of French descent is that they have always prized these spiritual and cultural values. Although Americans of French descent have been on this continent for more than three centuries, they have retained their language, their press, their schools and above all their faith. The American of French descent preserves his culture because he has a clear philosophy of life from which he does not deviate. He knows what things are important and what things are trivial. It is appropriate for us this afternoon to reflect that wherever there was fighting in this last war - whether it was in the fields of France and Germany, or in the air over Tokyo, or on the broad Atlantic or Pacific oceans or in the little Islands of the South Seas, there was present a young American fighting man of French descent. The spiritual ideals which animated these young men, contributed to the saving of our country in time of war. These same ideals will preserve and enhance our nation in the days of peace."


A la fin de son éloquent discours, le Sénateur Lodge reçut une immense ovation venant surtout des anciens combattants, étant donné qu'il est l'un d'eux.


Le président présenta alors à l'enthousiaste assistance M. Norman D. Nault, l'architecte, et M. Joseph A. Coletti, le sculpteur. Ces deux messieurs saluèrent gracieusement.


L'orateur qui suivit au programme était sorti d'un lit de malade à Boston pour venir à Salem, n'écoutant pas les conseils de son chirurgien. Etant un bon soldat lui-même, il ne pouvait manquer de venir s'unir aux anciens combattants d'un Pays Allié en une occasion semblable. Le baron Louis de Cabrol, vice-consul de France en Nouvelle-Angleterre, n'était pas un étranger pour les gens de Salem et il fut reçu par eux comme un de leurs propres vétérans. Il est un grand blessé de guerre, ayant perdu ses deux jambes au front. Il fut présenté ainsi par Maître Pelletier :


It is fitting that we should have a representative of the French Republic address us on this occasion. We have with us a man who knows the ravages of war; a real hero and a gentleman, the Vice Consul of France, Baron Louis de Cabrol.


"Je considère un honneur et un privilège d'avoir été invité aujaurd'hui pour prendre part à cette dédication et aussi de venir rendre hommage aux vétérans des deux dernières guerres.


There is for me no need to recall why these brave men have fought until the end. They have fought and died to maintain or to regain our freedom. They have fought and died so that we might live in peace. God recalled them before they could accomplish their mission and we failed after World War I to carry it on. Are we going to fail once more? We are still suffering from the terrible consequences of World War II, a ghastly war that has left in its wake grim misery, bitterness, and hatred amongst men and yet once more there are rumors of war. Will the sacrifice of our heroes once more have been in vain so that we could live in peace? I have read in the news yesterday that it was reported that a group coming back from a trip to Europe said that Frenchmen were demoralized, France should help itself before we help her. Now, who of all of us would not be if our land had been at war three times in the last century, and now having to face the incertitude of the future amongst other hardships. My Compatriots, and believe me they do not lack of courage, but they need your help. I don't like


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Le Baron Louis de Cabral, représentant de la France, parlant à la foule, Dimanche le 19 octobre 1947.


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talking about myself but I will say this little anecdote. When I was severely wounded I did not wish to die but I would not have survived should your skillful and kind surgeons with penecilin and surgical equipment that we did not have at the time had not come to my rescue. The message of France which I bring you today is that of sincere gratitude to those to whom this monument has been dedicated and to tell you that we will go on fighting for the good and we will give all our effort to maintain peace and freedom so that the sacrifice of our heroes should not have been in vain.


"VIVE L'AMERIQUE ET VIVE LA FRANCE! ! ! "


Le baron de Cabrol fut l'objet, à l'issu de son discours, d'une ovation inou- bliable. Comme on peut le noter, ses paroles furent brèves mais justes au point, et l'on sentait qu'il parlait du fond de son cœur. Il est un vrai représentant de la République Française.


M. l'avocat Joseph F. Pelletier alors présenta le monument en cadeau à la ville de Salem, disant : "Notre pays est devenu grand et fort à cause de son attitude en fait de tolérance. Il fut formé de nationalités venant de tous les pays. Il n'y a pas d'autre endroit au monde où l'on puisse trouver autant d'éléments où les descendants d'éléments étrangers travaillent et combattent côte à côte afin de maintenir une association vraiment démocratique d'hommes et de femmes libres. Toutes les nationalités ont eu leur part dans l'établissement des Etats-Unis.


"Nous, Américains de descendance française, sommes fiers de la contribution apportée à ce pays par les Fils et les Filles de France. Nous pouvons indiquer le père Marquette et ses associés intrépides qui apportèrent la parole de Dieu aux Indiens et ouvrirent de vastes territoires dans le Middle West et la vallée du Mississippi. De Lafayette et sa brave Armée pour l'assistance apportée aux colonies dans leur lutte pour la Liberté.


"Les Américains de descendance française ont aussi contribué aux arts, aux sciences, et aux métiers. Vous trouverez aussi nos fils protégeant et défendant le drapeau étoilé au cours de toutes les guerres depuis la Révolution, vrais admi- rateurs et défenseurs de la démocratie. Le communisme ne pénétrera jamais nos rangs.


"Au nom de l'Association Laurier, j'ai maintenant l'honneur de présenter ce monument à notre bien-aimée ville de Salem, que vous représentez, Monsieur le maire. Ce monument attestera puissamment de notre dévotion de notre patri- otisme et des sacrifices de nos Américains de descendance française. Puisse-t-il toujours être une source d'inspiration pour la jeunesse de notre ville et un exemple de tolérance et d'égalité."


DISCOURS DU MAIRE COFFEY


On behalf of the City of Salem and the Park Department I do accept this monument. There was no need of this being erected to portray the patriotism of the Americans of Franco-American origin, but there was a need to rekindle again the patriotism so as to inspire those who will follow afterwards. As Lincoln said at Gettysburg, I doubt whether I can accept anything having to do with those whose life's blood was given in the cause of freedom, but I do accept it with the firm belief that this shaft points to heaven and that the Heaven is ruled by God's direction, symbolizing the goal for which the men of St. Joseph's Parish fought. "Peace under God's direction." And as I look at the monument, I say it shall not be a monument of tears but rather of prayers for the souls of the departed. It is a story to be told to the world about Americans of Franco-American origin,


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Mlle Lorraine Turcotte et les officiers de l'Association Laurier.


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who have been the leaders in giving to the world men and women, whose true goal has been peace. That ought to induce others to follow that leadership, and their motto must be "Peace, peace, peace under the direction of God ! ! ! "


La cérémonie se clôtura par le chant de l'hymne national, interprêté par Mile Lachance, accompagné de la fanfare.


Notre monument est une magnifique pièce d'architecture et sera pour toujours un témoin, auprès de toutes les personnes, de toutes races et de toutes croyances, de la dévotion et du patriotisme des hommes et des femmes d'origine franco-amé- ricaine.


Les activités de l'Association Laurier attirèrent beaucoup d'attention, et même de très loin, et aussi beaucoup de louanges, de la part non seulement des journaux locaux, mais aussi du Boston Herald, du Boston Post, du Boston Globe, du Boston Daily Record, du Worcester Telegram et du New York Times, de même que de plusieurs revues.


EPILOGUE


Au moment où nous allons sous presse, la paroisse St-Joseph de Salem en arrive à son soixante-quinzième anniversaire. En effet, fondée le 17 mai 1873 elle en est rendue à un âge bien vénérable. Trois quarts de siècle se sont passés depuis sa naissance officielle, et la lecture de tout ce qui précède ces quelques mots prouve bien que la paroisse St-Joseph de Salem non seulement n'a pas perdu son temps, mais aussi qu'elle continue d'avoir bonne envie de survivre encore longtemps.


A l'occasion de ce bel anniversaire, nous avons plus droit que jamais de nous féliciter d'avoir réalisé tant de belles choses pour notre foi, en dépit de bien des adversités. Surtout, profitons-en, paroissiens de St-Joseph, pour nous encourager dans la bonne voie. Certes nous avons accompli beaucoup, mais il reste encore beaucoup à faire et à parachever. Il suffit d'un peu de courage, de générosité, de bonne entente et de savoir-faire, et surtout pas d'indifférence !


Saisissant une circonstance aussi favorable, disons une fois de plus un gros merci à tous nos amis, même à ceux qui ne partagent pas toutes nos vues mais qui savent sympathir à nos épreuves et a nos joies, et qui ont l'heur de nous prêter l'appui de leur influence, de leur éloquence, de leurs deniers et, disons-le, de leurs bons exemples.


Rappelons-nous vivement nos trépassés, nos pionniers, nos héros. Prions Dieu pour le repos de leur âme, apprécions comme il se doit la récolte de leurs semences, défendons énergiquement l'héritage qu'ils nous ont légué.


Rendons gloire à Dieu, surtout en ce glorieux anniversaire. Puisse la paroisse Saint-Joseph être de plus en plus digne des faveurs de choix que le ciel y a fait tomber !


Ad multos et faustissimos annos!


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