USA > Massachusetts > Bristol County > New Bedford > Saint-Antoine de New Bedford, Mass > Part 6
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A cette même table, à six heures, ce soir, vous trouverez encore du pain de saint Antoine.
Le banquet n'était fini que depuis une heure à peine, quand commença le concert d'orgue.
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Ce fut un enchantement. M. Oscar Fontaine y mit en œuvre toutes ses qualités d'artiste, son goût exquis, une grande variété dans le choix de ses morceaux et une maîtrise parfaite de son instrument.
Sur l'orgue, tous furent intarissables de lou- anges, les musiciens plus que les autres. On re- nouvela tous les éloges qui avaient suivi le con- cert du 10 septembre.
Dernière Cérémonie
Les vêpres pontificales commencèrent à sept heures et demie. Elles furent chantées par Mgr Brunault, assisté par M. l'abbé Georges Rain- ville, de Salem. Le R. M. Jasmin, chanoine et curé de Sainte-Thérèse, et le R. P. Pilon, de New York, agissaient comme diacre et sous-diacre d'honneur. M. l'abbé Charles Clerk remplissait la fonction de maître des cérémonies.
Avant la bénédiction du Saint-Sacrement, Mgr l'archevêque de Montréal prononça l'élo- quente exhortation qui suit.
Tua sunt omnia, et de manu tua accepimus que dedimus tibi.
Tout vous appartient, Seigneur, et c'est de votre main que nous avons reçu tout ce que nous vous avons donné.
I PARALIPOMÈNES, XXIX, 14.
MESSEIGNEURS, MES FRÈRES,
En m'invitant à assister à l'inauguration de votre église, votre curé m'a écrit : «Mes parois-
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siens comptent sur vous, car un grand nombre d'entre eux viennent de votre diocèse et seregar- dent un peu comme vos fils. »
De lui-même il n'avait besoin de rien dire. Je le connaissais depuis longtemps. Des liens d'intime affection m'unissaient à lui. Je savais qu'un patriotisme apostolique lui avait fait quitter la terre de son berceau, pour venir tra- vailler dans cette partie de la Nouvelle Angle- terre. De loin, j'ai suivi ses travaux et ses œuvres : c'était plus qu'il n'en fallait pour que je me rendisse avec empressement à son appel : je suis venu.
Nous sommes, mes frères, au soir d'un beau jour. La fête que nous venons de célébrer en- semble laissera dans tous les cœurs d'ineffaçables souvenirs. Elle a été la réalisation de vos vœux, en même temps que la récompense de votre foi et de votre générosité.
Pasteur et fidèles, vous avez accompli une œuvre qui restera un de vos plus beaux titres de gloire. Cette œuvre, soyez-en sûrs, est comprise et appréciée sur la terre comme elle l'est dans les cieux. Le Seigneur vous dit à tous, il me semble,
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comme autrefois à son serviteur David : «Quand vous avez pensé en votre cœur à bâtir une mai- son à mon nom vous avez bien fait. »
Les évêques et les prêtres si nombreux, venus de partout, pour prendre part à vos saintes ré- jouissances vous répètent l'éloge divin : «Vous avez bien fait. »
Lorsque, ce matin, sous la présidence du vé- néré et sympathique évêque de ce diocèse, se déroulaient dans toute leur magnificence les cérémonies sacrées, lorsque toutes les âmes fon- dues en une seule âme faisaient monter vers le ciel leurs supplications et leurs actions de grâces, je me rappelais le souvenir touchant que les livres saints nous ont laissé de la dédicace du temple de Salomon.
Toute cette page serait à lire et à méditer en ce moment. Elle vous convient, mes frères, à tant de titres, avec cette différence, toutefois, qu'à Jérusalem ce n'était que la figure et qu'ici nous avons la divine réalité. Je la résume.
David avait pris possession de son riche pa- lais. Il y vivait heureux. Un jour il dit au pro- phète Nathan: «Voyez, j'habite une maison de
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cèdre et l'Arche de l'Alliance est sous des tentes de peaux. Cela ne doit pas être; je bâtirai au Très-Haut un temple qui soit digne de lui. » Et Nathan lui répondit : «Votre pensée est agréable au Seigneur, mais ce n'est pas vous, c'est Sa- lomon votre fils qui lui élèvera la demeure que vous avez rêvée. »
David se soumit et légua à Salomon le glo- rieux héritage. Il avait amassé déjà les plus précieux trésors. Dès qu'il succéda à son père, Salomon entreprit de recueillir l'or et l'argent, et l'airain, et le fer, la pierre, le marbre, et les bois les plus rares. Il mit à exécuter l'œuvre qui lui avait été confiée toute son ardeur, toute sa sa- gesse, tout son amour. Il alla chercher au loin les architectes dont il avait besoin; il appela les ouvriers les plus habiles, et des milliers commen- cèrent les travaux gigantesques qui devaient durer sept années entières.
Et après sept années, le temple put enfin être dédié au Seigneur. Ce fut une fête comme il ne s'en était pas encore vu sous le soleil. Israël y accourut de partout. Elle dura quatorze jours. L'enthousiasme était dans toutes les âmes; les
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victimes pacifiques furent immolées par milliers ; l'Arche d'Alliance fut placée dans le Saint des Saints. Le Tout Puissant faisait sentir sa pré- sence à son peuple aimé. Et alors Salomon, tombant à genoux, fit une prière comme jamais prière n'était encore sortie d'une bouche hu- maine. C.était une prière et c'était un chant. Écoutez.
«Est-il donc croyable que Dieu habite véri- tablement sur la terre ? Car si le ciel et les cieux des cieux ne vous peuvent contenir, combien moins cette maison que j'ai bâtie ? »
A cette question qui trouble sa raison, Salo- mon répond dans son cœur, comme plus tard répondra saint Jean en présence de l'auguste mystère de l'Incarnation du Verbe. Il croit à la bonté et à l'amour infini de Dieu, Et il pour- suit :
«Seigneur, si quelqu'un a péché, et s'il vient ici repentant, n'est-ce pas que vous lui accor- derez son pardon ? Si le ciel est fermé, s'il ne pleut point à cause des fautes de votre peuple, et si, en ce lieu, le peuple vous prie et fait péni- tence, n'est-ce pas. Seigneur, que vous laisserez
MGR PAUL BRUCHÉSI Archevêque de Montréal
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tombersurla terre la pluie qui la rendra féconde ? Si la famine ou la peste éclate, et si l'on vient ici implorer votre miséricorde, n'est-ce pas Sei- gneur que vous aurez pitié, et que les fléaux cesseront? L'étranger lui-même qui viendra ici vous invoquer ressentira les effets de votre bonté. Seigneur, que vos yeux soient ouverts aux supplications de votre serviteur et de votre peuple d'Israël, afin que vous les exauciez dans toutes les choses pour lesquelles ils auront re- cours à vous. »
Et Salomon pria plus longtemps encore.
Mes Frères, ne sont-ce pas des prières ana- logues, pleines de la même foi et de la même confiance que l'Église, par la voix de son pon- tife a adressées sous ces voûtes au Seigneur ? Et les célestes bénédictions sont descendues abon- dantes sur vous et sur vos foyers.
Donc, vous avez vous aussi construit un temple. C'est ce que Lacordaire a appelé la chose la plus grande et la plus belle que l'homme puisse faire ici-bas. Et il ne se trom- pait point, car par le temple l'homme prou- ve sa foi en Dieu, affirme le besoin qu'il a de
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lui et démontre la nécessité du culte public.
Les païens avaient couvert leurs villes et leurs campagnes d'édifices sacrés. Et qu'étaient- ce, cependant, que les dieux et les déesses qu'ils honoraient ? Est-ce qu'ils ne personnifiaient pas souvent le vice aussi bien que la vertu ? Les idoles de pierre ou de bronze qui les représen- taient avaient des yeux et ne voyaient point, des oreilles et n'entendaient point. Il n'y avait en réalité rien à espérer de leur prétendue puis- sance. Y eut-il jamais un cœur humain qui les aima ? Et cependant le temple s'imposait. Une cité sans lui eut été déserte et vouée à tous les malheurs. Et il est étonnant de voir le respect avec lequel on entrait dans cette demeure riche ou modeste consacrée à la divinité.
Pour nous, enfants de lumière, nous connais- sons mieux notre Dieu. Il est notre Père et il nous aime infiniment. C'est notre Créateur et notre Rédempteur. Il est descendu au milieu de nous et a pris notre nature. Pour nous il a souf- fert et il est mort. Il est ressuscité et remonté triomphant dans le ciel; mais avant de nous quitter, il a trouvé le moyen de perpétuer sa
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présence parmi nous jusqu'à la fin des siècles. Il nous a donné son Eucharistie! Depuis le soir à jamais mémorable de la Cène, l'Hostie consa- crée n'est pas disparue de la terre. Nous l'avons avec nous partout où, par cinq paroles des lèvres d'un prêtre, s'opère le grand et réel prodige de la transubstantiation. Et sous l'hostie, c'est lui Jésus-Christ, Dieu et homme que nous pos- sédons et que nous adorons! Dès lors, pourra-t- on jamais trop faire pour l'hostie? pourrons- nous jamais lui rendre trop d'hommages ? Cise- lez donc vos ciboires d'or, érigez vos tabernacles, élevez vos cathédrales et vos basiliques; Michel- Ange, prends le Panthéon et porte-le dans les airs pour en faire la coupole du plus majestueux temple de l'univers. On construit des palais pour les princes et les rois de ce monde. Que les plus riches palais soient pour le roi du ciel caché et vivant sous la blanche hostie.
La raison et le cœur tiennent ici le même langage. Un peuple, du reste, donne la mesure de sa foi par le zèle et la générosité qu'il met à bâtir ses églises. Le treizième siècle fut le plus grand siècle de foi, et voyez les superbes cathé-
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drales dont il a enrichi l'Europe. Il avait véri- tablement compris le don de Dieu.
Mes frères, vous êtes des hommes de foi et vous l'avez démontré éloquemment en dotant votre paroisse de ce beau monument religieux. J'ai lu au frontispice l'inscription qu'on y a gravée: «ÆDIFICAVERUNT DOMINO OPI- FICES SANCTI ANTONII.» «Ce sont les ouvriers de St-Antoine qui l'ont érigé au Sei- gneur. »
OPIFICES .. . Non pas les hommes de la finance, les privilégiés de la fortune, ceux qu'on appelle «des millionnaires, » mais ceux qui tra- vaillent, ceux qui peinent et gagnent leur pain à la sueur de leur front, hommes de tout métier et de tout négoce, jeunes gens et jeunes filles de l'usine, serviteurs et servantes, voilà ceux qui ont fait l'œuvre admirée de tous. Voilà ce qui m'émeut, et c'est la parole que j'emporte dans mon cœur : « Edificaverunt Domino opifices Sancti Antonii. »
Mais le premier de ces ouvriers, le chef zélé et inlassable, ai-je besoin de le nommer ? Son nom est aujourd'hui sur toutes les lèvres comme
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il est dans tous les cœurs. Je sais les démarches, les sollicitudes les contrariétés, les angoisses, les larmes mêmes que votre église lui a coûtées. Mais Dieu a béni ses labeurs. C'est maintenant pour lui le jour du triomphe et de l'action de grâces, car il a pu mener à bonne fin ce que j'appellerai la grande œuvre de sa vie de prêtre et de pasteur.
Mes frères, Dieu est content de vous. Pour lui, pour sa maison, vous avez donné joyeuse- ment, de votre superflu et peut-être même de votre nécessaire. Et je vous entends me dire que vous donnerez encore et de grand cœur. Je vous félicite de comprendre si bien votre devoir de chrétiens et de paroissiens catho- liques. Après tout, n'est-il pas vrai que vous n'avez fait que rendre à Dieu une partie des biens que vous teniez de lui ? Ce que vous avez donné ne vous a pas appauvris. Votre cha- rité, au contraire, n'a-t-elle pas été la cause du succès dans vos entreprises et du bonheur qui a régné dans vos foyers? Il ne sera ja- mais vaincu en générosité, Celui qui a promis de ne pas laisser sans récompense le simple
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verre d'eau donné au pauvre en son nom.
Et maintenant, mes frères, laissez-moi vous demander de venir souvent dans ce lieu de béné- dictions et de grâces. Que le divin tabernacle voit se succéder de nombreux adorateurs. Ai- mez à assister à l'auguste sacrifice de la messe, et à vous agenouiller souvent, parents et en- fants, à la table sainte. Vous entendrez Notre- Seigneurqui vous appelle. A ses pieds vous vien- drez chercher la lumière et le courage, et devant vos belles stations du chemin de la croix vous méditerez ses souffrances et son amour.
Mais, mes frères, il faut l'avouer, toute œuvre faite par la main de l'homme est exposée à dis- paraître et à périr. Nos temples, qu'ils soient de granit ou de marbre, restent toujours soumis à l'action du temps. Le temple de Salomon fut réduit en cendres par Nabuchodonosor; il avait duré quelques cents ans.
Il est un temple où nous sommes tous conviés, et que les siècles ne sauraient entamer, temple béni, séjour des élus, où nous verrons Dieu face à face tel qu'il est et non-seulement à travers les fragiles apparences de l'Eucharistie;
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où nous le louerons et le chanterons, sans avoir à implorer jamais sa miséricorde pour nos fautes puisque nous serons confirmés dans son amour. C'est vers ce temple que doivent monter au- jourd'hui nos désirs et nos espérances.
Lorsque Clovis, converti par la prière de Clothilde, entra le jour de Noël dans la cathé- drale de Rheims, pour y recevoir le baptême, ému à la vue des lumières étincelantes, et des décorations de fête, il dit au saint évêque Rémi : «Mon père, est-ce ici le royaume du Christ dont vous m'avez parlé ? » Et Rémi répondit: «Oh non, mon fils, c'est le chemin qui y conduit. »
Je vous laisse cette parole, mes frères, en terminant. Votre beau temple est le parvis du royaume de la vérité et de la charité; donnons- nous rendez-vous dans les tabernacles éternels.
Ainsi soit-il.
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Conclusion
En terminant cette notice, nous voudrions à notre tour exprimer nos humbles félicitations à la paroisse Saint-Antoine. Nous voulons aussi la remercier. L'œuvre qu'elle a accomplie nous apporte à tous un peu de fierté. Au risque de lui déplaire, tous les Franco-américains sentent le désir de lui ravir un peu de sa gloire. C'est la gloire des nôtres, et-en pareil cas du moins- on aime à être solidaire.
Nous ajoutons un souhait.
Après avoir glorifié Dieu extérieurement, comme ils l'ont fait, que les paroissiens de Saint- Antoine continuent de le glorifier dans leur âme, par une piété sincère, une foi agissante, une fer- meté absolue dans leurs principes, un attache- ment inébranlable à leurs traditions et à l'Église.
Le curé qui travaille avec eux et pour eux a droit d'attendre cette fidélité. Il leur en fournit d'ailleurs tous les moyens, par son zèle, les con- grégations qu'il a établies, les cinq semaines de
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retraite qu'il fait prêcher chaque année, les pra- tiques de dévotion qu'il ranime sans cesse et la réception fréquente des sacrements.
L'illustre patron de la paroisse saint Antoine demande à ses enfants cette fidélité: il l'a déjà payée de tant de faveurs !
Le Christ la demande aussi,-et sa voix doit être souveraine.
APPENDICE
Dons faits à la nouvelle Église
Première station du Chemin de la Croix, par le R. M. H. Deslauriers ; deuxième, Mgr J .- E. Cas- sidy, V. G .; troisième, la famille Elphège Bon- neau; quatrième, la famille François Fahey; cinquième, la famille John B. Perra; sixième, la famille Joseph Bertrand; septième, la famille J .- A. Bouvier; huitième, Guillet Frères; neuvième, la famille Moïse Brouillet; dixième, la famille J .- E. Gendron; onzième, la famille Abraham Viens; douzième, la famille Alfred Carrière; treizième, Aldège Chaussé ; quatorzième, la famille Philippe- A. Richard.
Lampe du Sanctuaire, M. et Mme U .- E. Col- lette; maître-autel, M. Nazaire Chainé; chaire et autel St-Joseph, M. Ovila Robitaille; autel Ste- Anne, Dames de Ste-Anne; autel de la Ste- Vierge, Enfants de Marie; autel du S .- Cœur, Smith Frères; statue du S .- Cœur, M. Adolphe Florent; un ciboire, le Tiers-Ordre; statue de St- Joseph et cloche du sanctuaire, M. Joseph Zoël
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Boucher; bénitier en marbre du vestibule central, M. le Dr Paquin; deux Anges adorateurs, M. et Mme J .- A. Bouvier; portes de tabernacle en bronze doré, première, M. Alphonse Ricard; deuxième, M. Arthur-E. Perron; troisième, M. A .- D. Bour- bo; quatrième, M. Ferdinand Leblanc; cinquième, MM. Edouard Carrière et Arthur Cloutier; béni- tier, ange avec coquille, Mlle Anna Larose; béni- tiers, deux coquilles, la famille Thomas Lemieux; un ciboire, M. Chs-A. Poirier; un calice, la famille J .- Emile Gendron; un calice, la famille Albert- H. Doyle; un calice, la famille Anselme Carrière; un reliquaire, M. Odilon Jarry; chandeliers du maître-autel, M. Tancrède Bienvenu ; chandeliers, des autels latéraux, M. Théodore Loranger, Mlle Lucille Perron, M. Louis Girard, Dames de Ste- Anne; chandelier Pascal, M. Ernest Dionne, ex- échevin; Table de Communion, enfants de l'école paroissiale-1912 ; garniture de tous les tabernacles, Mlle Éléonore Crépeau; croix de procession, M. Napoléon Milotte; un voile de tabernacle, Mme Vve R .- E. Fontaine.
Ont donné $5.00 ou plus: Henri| Magnan, J .- A. Bouvier, Camille Côté, Virginie Allain, J .- B.
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Perra, Léon Desrosiers, Isidore Thibault, Jo- seph-C. Bourassa, F .- X. Turgeon, Ovila Robi- taille, M. Péloquin, Jean Richard, Azarie La- combe, Arsène Dionne, Walter Dionne, Sylva Bertrand, Ferdinand Girouard, Henri Forand, Mélas Allain, Pierre Beauregard, Dr Fortin, Philippe St-Onge, Pierre Demers, Vve Joseph Gobeil, Séraphin Lemaire, Nicholas Spirlet, Alphonse Ricard, Nathalie Farly, Ferdinand Leblanc, Nazaire Chainé, J .- O. Houle, Léon Branchaud, Dr Emile Arcand, Joséphine McGee, Aza Augé, William Séné, Ludger Sansouci, Louis Magnan, Arthur Cloutier, Odilon Jarry, Napoléon Deslauriers, Willie Beauregard, Olivier Cormier, Dr Lamoureux, Elphège Bonneau, Clovis Labadie, Dominique Jarry, Charles Poi- rier, Hilaire Therrien, Oscar Goddu, William Pe- titpas, Clément Savoie, J .- B. Côté, Vve François Bonneau, William Breault, Honoré Comeau, Arthur Coulombe, Pierre Lapointe, Xavier Char- bonneau, Hector Michon, Odilon Giguère, Tho- mas Lemieux, Louis Sylvestre, Pierre Léger, Ferdinand Roberge, Vve. Malige, Ovide Gélinas, Mme E. Patenaude, Joseph Carrière, Albert Côté,
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Alfred Maurice, Corinne Lapointe, Honoré Mi- chaud, Napoléon Ricard, Vve Calixte Daigle, S. Trahan, Louis Marchessault, Olivier Mandeville, Louis Gagnon, H. Gaucher, Prospère Martel, Vve Olivier Giguère, Emile Roy, Emile Bossé, J. McLean, Norbert St-Pierre, Dr A. Richard, Edmond Martin, Vve. A. N. Ouimet, Mlle Marie Lemieux, Moïse Brouillette, Mme Mary Becker, O. Fontaine.
Curé et Vicaires de Saint-Antoine
R. M. HORMISDAS DESLAURIERS
Le curé de Saint-Antoine est âgé de cin- quante-un ans. Il naquit en 1861, à Sainte- Thérèse, comté de Terrebonne, P. Q.
Son père était un entrepreneur-charpentier, à qui on doit la construction de plusieurs églises et autres édifices remarquables. C'est de lui, sans doute, que son fils hérita du goût pour les splendeurs de l'architecture et son vif amour des belles églises.
Il tint de sa mère une santé délicate, beau- coup d'initiative, une vivacité toujours en éveil, une sensibilité de cœur et de nerfs qui lui ren- dirent le dévouement et les enthousiasmes fa- ciles.
Né à la porte du Séminaire de Sainte-Thé- rèse, il put y faire ses études sans presque quitter la maison. Il y étudia même la théologie, et fut ordonné, en 1885, par Mgr Fabre.
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Son premier apostolat consista à surveiller la récréation des élèves du Collège: le consolant ministère d'un maître de salle ! Comme diversion il ajoutait à cette besogne celle d'un cours accessoire,-d'anglais, si je ne me trompe-ce qui lui permettait d'apprendre en l'enseignant une langue pour laquelle il n'avait qu'un goût relatif.
Enfin le vicariat arriva! Son archevêque en- voya M. Deslauriers à Chambly, chez le vénéré M. Lesage.
Après vingt-cinq ans, le curé de Saint-An- toine parle encore de Chambly en termes qui en disent long sur les consolations qu'il éprouva dans son premier ministère paroissial, et sur les vertus du curé qui l'initia à ses fonctions sacrées. Malheureusement le climat n'allait pas à sa santé débile. Pour refaire ses forces, il demanda de passer aux États-unis, tout en gardant l'espoir de reprendre un jour son travail au milieu des siens.
Dieu en disposa autrement.
En 1888, il entrait chez le R. M. Dauray, au Précieux-Sang, de Woonsocket, R. I. C'était
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alors l'unique paroisse canadienne-françaisedé- cette ville, très importante par le nombre des fi- dèles et des œuvres qu'il fallait y mener de front. Sept années durant, le vicaire s'y dépensa géné- reusement. Malgré ses fatigues, ses entreprises menées à bonne fin, ses courses, ses veilles, ses longues séances au confessionnal, il sentait chaque jour sa santé se fortifier.
Evidemment le climat lui allait. Et comme il vaut mieux, pour la gloire de Dieu, vivre et travailler sous un ciel étranger, que mourir sous le ciel de la patrie, M. Deslauriers demanda à son évêque et obtint d'être agrégé au diocèse de Providence.
En 1895, alors que le Rhode-Island et le diocèse de Fall-River ne formaient encore qu'un seul diocèse, Mgr Harkins érigea une troisième paroisse canadienne à New Bedford; il détacha à peu près trois cents familles du Sacré-Cœur et fonda Saint-Antoine.
Après dix ans de ministère et d'expérience, M. Deslauriers devenait curé.
Ce qui a été dit au cours de la notice histo- rique qui précède nous fait assez connaître sa
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-depuis dix-huit ans, pour qu'il ne soit pas besoin d'y revenir et d'insister.
Au reste, presque tous ceux, croyons-nous, qui liront cette notice, ont connu de près ou de loin le Curé. Nous ajouterions peu d'inédit à ce qu'ils savent, ou ont entendu dire. Il est de ceux dont on a beaucoup répété les notes biographi- ques. Certaines divergences d'opinion sur son compte-il y en a toujours-venues de l'admi- ration, de la malignité, de l'amitié des confrè- res, de l'exagération naturelle à ceux que les succès des autres offusquent, n'ont servi qu'à mieux mettre en relief cette physionomie origi- nale.
Aux éloges de l'admiration, l'envie rend par- fois ce service de les empêcher de tourner à la caricature.
Sous ce rapport, M. Deslauriers n'a pas à se plaindre : il a été bien traité. Et s'il lui arrive encore, dans ses relations sociales et en affaires, de croire trop facilement aux hommes, il ne se fait plus guère d'illusion sur certains éloges et certains désintéressements.
Qu'il n'aime pas la contradiction et la cri-
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tique : c'est possible, je ne le nie pas. Qu'il dé- teste la louange fourbe et les retours envieux : ça, j'en suis sûr et je l'affirme.
La vie lui en a appris long, et les voyages aussi. Mais rien n'a diminué en lui sa charité et son dévouement pour ses paroissiens.
Trois voyages en Europe,-toujours pour y prendre un repos nécessaire,-ont considérable- ment ajouté à ses connaissances des hommes et des choses, à l'intérêt et aux charmes de sa con- versation, à son sens déjà aigu d'observateur.
Son hospitalité est chaude et large comme son cœur. C'est son amitié qui préside à sa table : on la sent, on la goûte partout, et elle est abon- dante.
Ceux qui ont pris part à ses conversations d'après dîner, qui l'ont vu marchant de long en large le long de son billard, nerveux, gesticulant, remuant fièvreusement sa petite taille qui com- mence à s'arrondir-lançant en fusées ses anec- doctes et ses éclats de rire, savent quels gais quarts d'heure on passe chez lui, et quel utile repos on peut y trouver.
Les paroissiens de Saint-Antoine ont long-
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temps trouvé qu'il était fort en collectes. Au- jourd'hui, ils trouvent qu'ils en ont pour leur argent.
Aucun curé n'a mieux que lui peut-être, même dans la province de Québec, fourni à ses paroissiens les moyens de faire leur salut, d'ob- server les commandements et de pratiquer la piété chrétienne. Il a établi des sociétés d'hom- mes, la congrégation des dames de Sainte-Anne, des Enfants de Marie, le Tiers-Ordre, la dévotion au Sacré Cœur et surtout à saint Antoine. Cha- que année, il fait prêcher une retraite aux en- fants de son école, et quatre semaines de mission pendant le carême à toute sa paroisse.
Plus d'un missionnaire a constaté les heureux effets, sur les fidèles de Saint-Antoine, de ces diverses organisations pieuses et de cette prédi- cation fréquente des grandes vérités.
Malgré tous les résultats obtenus, M. Des- lauriers est encore toute activité et ne songe nullement au repos. Il ne sera satisfait et ses gens n'en auront pleinement pour leur argent, que le jour où il aura bâti la grande école qu'il rêve et payé le dernier sou de sa dernière dette.
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Espérons que ce sera bientôt, et souhaitons- lui de longues années !
M. J .- M .- A. BROSSEAU
Le premier vicaire de M. Deslauriers fut M. Brosseau, du diocèse de Montréal. Il arriva à Saint-Antoine en novembre 1895, et y demeura jusqu'en 1897. M. Brosseau est néà Standbridge, comté de Missisquoi, le 4 mai 1867, d'Édouard Brosseau, cultivateur, et d'Osithe Brosseau; il fit ses études au séminaire de Montréal, où il fut ordonné par Mgr Fabre, le 11 mars 1891. Secré- taire privé de Mgr Fabre (1891-1892), assistant- aumônier à l'institution des Sourdes-Muettes, de Montréal (1892-1893) ; vicaire au Précieux- Sang de Woonsocket, R. I. (1893-1895).
Il quitta New Bedford pour aller étudier à Rome, où il demeura jusqu'en 1901, puis à Paris jusqu'en 1902. A son retour, il devint vicaire à St-Louis de France, à Montréal; et, en 1904, fut nommé aumônier au Mont Saint-Louis.
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M. T. TRÉPANIER
Il succéda à M. Brosseau en 1897, et exerça le ministère à New-Bedford jusqu'en 1901. Il venait du diocèse de Québec. Il a laissé dans la paroisse les souvenirs les plus chers. On parle encore de lui avec reconnaissance; il était aimé, écouté, recherché pour sa piété, sa bonté pour tous, sa constante douceur. On citait tout de lui pour s'édifier : ses sermons si modestes mais si convaincus, ses sourires, ses aumônes, ses atti- tudes, son silence même. Ses quatre ans de séjour à Saint-Antoine ont fait un bien immense qui se continue.
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